Titre : Hamlet au paradis
Auteur : Jo Walton
Littérature anglaise
Traducteur : Florence Dolisi
Titre original : Ha’Penny
Éditeur : Denoël
Nombre de pages : 352
Date de parution : octobre 2015
Auteur :
Jo Walton, née le 1er décembre 1964 à Aberdare au Pays de Galles, est une romancière britannique de science-fiction et de fantasy.
Présentation de l’éditeur :
Londres. 1949.
Viola Lark a coupé les ponts avec sa noble famille pour faire carrière dans le théâtre. Quand on lui propose de jouer le rôle-titre dans un Hamlet modernisé où les genres ont été chamboulés, elle n’hésite pas une seconde. Mais l’euphorie est de courte durée, car une des actrices de la troupe vient de mourir dans l’explosion de sa maison de banlieue.
Chargé de l’affaire, l’inspecteur Carmichael de Scotland Yard découvre vite que cette explosion n’est pas due à une des nombreuses bombes défectueuses du Blitz. Dans le même temps, Viola va cruellement s’apercevoir qu’elle ne peut échapper ni à la politique ni à sa famille dans une Angleterre qui embrasse la botte allemande et rampe lentement vers un fascisme de plus en plus assumé.
Hamlet au paradis est le second volume de la trilogie du Subtil changement. On y retrouve l’inspecteur Carmichael, en fort mauvaise posture, ainsi que l’élégant mélange d’uchronie et de polar so british qui a fait le succès du Cercle de Farthing
Mon avis :
Avec ce roman, je découvre l’univers de Jo Walton. Hamlet au paradis peut se lire indépendamment du premier volume même si l’auteur reparle de la paix de Farthing, accord de paix signé avec une Allemagne nazie victorieuse.
Dans cette trilogie, l’auteur a effectivement modifié l’Histoire pour concocter une autre société. L’Angleterre, avec son nouveau premier ministre, Mark Normamby, vire au fascisme et s’apprête à recevoir Hitler à Londres. Dans ce contexte, irlandais, communistes, homosexuels et juifs sont très mal vus. Devant la montée du fascisme, les complots et le terrorisme fleurissent.
L’inspecteur Carmichael revient pour mener l’enquête sur la mort d’une actrice de théâtre lors de l’explosion d’une bombe artisanale.
Et c’est dans l’univers du théâtre que l’action va se dérouler avec la jeune Viola Lark, fille d’un aristocrate anglais, qui vient de décrocher le rôle d’Hamlet dans la pièce peu conventionnelle d’Antony.
La jeune femme se voit contrainte par sa sœur et son oncle à participer au projet d’attentat contre Hitler lors de la première d’Hamlet. Si depuis quelques années elle a coupé les ponts avec ses sœurs, le lien familial demeure indéfectible. Et pourtant, une de ses sœurs, Pip, est mariée avec Himmler et Siddy est une fervente communiste prête à tout. Mais c’est surtout, Devlin Connelly, ce charmant irlandais qui la convainc de participer au complot. Prise dans sa passion du théâtre, elle ne pouvait croire à ces ragots sur d’éventuels camps où seraient martyrisés certaines personnes en Allemagne. Petit à petit, elle découvre la réalité du monde réel.
« Mais, à mon avis, on n’obtiendra pas la liberté en faisant exploser des bombes. Je pense plutôt que la liberté va de pair avec le choix…
– Hitler a presque anéanti l’idée même de choix depuis qu’il est au pouvoir. »
En alternant les chapitres consacrés à Viola et à l’enquête de Carmichael, l’auteur insuffle un rythme et un suspens efficaces. D’autant plus que Carmichael est aussi un personnage bien incarné. Policier homosexuel, il pense être pris en otage par son chef Penn-Barkis et se retrouve contraint à accepter une promotion vers la direction d’un service proche de la Gestapo.
Avec un contexte original, bien construit, des personnages d’une grande empathie et un suspense bien mené, Hamlet au paradis est un roman fort agréable à lire. J’ai particulièrement aimé ce mélange d’uchronie et d’ambiance classique d’enquête très britannique.
Et une fois de plus, ma lecture fait réfléchir à l’actualité récente.
» Les accords de Farthing lui avaient appris qu’on ne pouvait pas changer les choses de l’extérieur; qu’il fallait agir en profondeur, en modifiant le ressenti des gens. S’ils cessaient d’avoir peur, ils n’auraient plus besoin de personne pour chasser les tyrans. »
Commentaires
Le premier volume de cette série m’a considérablement ennuyée…
J’ai trouvé ce roman plus divertissant que profond mais je ne me suis pas ennuyée. Mais je n’ai pas lu le premier.
Voilà qui me tente….