Titre : Histoire du lion Personne
Auteur : Stéphane Audeguy
Éditeur : Seuil
Nombre de pages : 224
Date de parution : 18 août 206
Yacine, treize ans, orphelin ne croit plus en Dieu même si il a été recueilli et instruit par le Père Jean.
» la peur pousse la masse des hommes vers la religion; il convient de se déprendre d’elle, parce qu’elle tue l’esprit. »
Le religieux envoie cet enfant particulièrement intelligent suivre son instruction à Saint-Louis et travailler pour le Directeur de la Compagnie Royale du Sénégal, Jean-Gabriel Pelletan, un homme originaire de Marseille militant contre l’esclavagisme.
En chemin, il recueille un lionceau abandonné qu’il nommera Kena, ce qui veut dire Personne dans la langue de sa tribu. Malheureusement, ce jeune garçon curieux très attaché à son lion n’est pas le personnage principal du roman. Nous poursuivons ensuite notre découverte avec Pelletan.
Ce marseillais de quarante ans, tout comme Rousseau, nous dit-il a dû fuir son pays natal pour chercher la liberté. Au Sénégal, il s’investit pour que les fermiers noirs soient associés au profit l’exploitation de la gomme arabique et milite en faveur de l’abolition de l’esclavage.
» Pelletan rêvait d’une magnifique colonie agricole pour cette vaste et splendide partie de l’Afrique qu’on appelait le Sénégal. »
Seulement un lion même très pacifique attise la curiosité des enfants espiègles et se retrouve vite la bête noire des hommes méfiants. Pelletan est contraint de s’en séparer. Impossible de le perdre dans une savane que l’animal n’a jamais connu, Pelletan l’expédie à la Ménagerie royale de Versailles via un navire de la Compagnie des Indes.
Si certaines personnes, bénies des Dieux, sont des amoureux des animaux, Personne et le chien Hercule, qui devient son compagnon, croisent sur leur chemin des êtres ignobles, insensibles à la cause animale, méchants par bêtise et manque d’éducation. La traversée sera pour le lion et le chien trois semaines d’horreur.
Avec les animaux de la ménagerie royale, cadeaux de sommités étrangères au roi Louis XVI, Stéphane Audeguy nous fait vivre la déconfiture du royaume en pleine révolution. Le lion, roi des animaux, fait figure de symbole de la monarchie. Le peuple affamé n’hésite pas à s’attaquer aux oiseaux exotiques et peste contre ces animaux parfois mieux nourris qu’eux-mêmes.
Le lion Personne et le chien Hercule passent d’un bienfaiteur à un autre, du Sénégal à la France, mais sur un chemin semé d’embûches et d’attaques d’ hommes insensibles à la sagesse animale. Personne est le fil conducteur de ce roman qui nous laisse découvrir des personnages passionnants, attachants et bien plus marquants que ce lion sympathique mais très effacé. Certes, un lion ne peut raconter son histoire. Mais si le lecteur ne peut que compatir à sa douleur, il s’attache davantage à Yacine, Pelletan ou Jean Dubois.
A l’issue de ce beau récit d’aventure, je me pose tout de même la question de la finalité du roman.
J’ai lu ce roman en tant que Explolecteurs pour lecteurs.com
Commentaires
Pas certaine que ce roman soit fait pour moi…
Je n’irai pas plus loin que ton article avec ce roman je crois.
Ce n’est pas très bon signe non, de se poser la question de la finalité d’un roman à la fin de la lecture … ?
Je suis peut-être passée à côté. Certains journalistes l’ont beaucoup aimé
J’ai la même impression que toi : je l’ai lu sans déplaisir, certains passages sont même très agréables mais… Je ne comprends pas ce qu’Audeguy cherchait à faire : il n’y a aucune surprise sur la forme, presque aucune mise en perspective de cette histoire qui finalement n’est que bien peu de chose. Grosse déception pour un auteur qu’on a connu plus inventif…
Tu me rassures! Je m’étonnais que Bernard Lehut le place dans ses coups de coeur. Remarque, un coup de coeur ne s’explique pas forcément.
A lire ta dernière phrase, tu ne sembles pas complètement convaincu.
Exactement!