Titre : Grand bassin
Auteur : Elodie Llorca
Éditeur : Rivages
Nombre de pages : 144
Date de parution : 2 mai 2018
Per est en France depuis trois ans, il travaille comme agent d’entretien à la piscine, le Petit Olympique. A la suite d’un énième licenciement dans le Norrland, son pays, sa mère l’a envoyé en France chez son ami Ivar. C’est lui, maître-nageur qui le loge et lui a trouvé son emploi.
Per est un jeune homme, plutôt rêveur et flegmatique. Mais il fait consciencieusement son travail et prend des cours pour devenir maître-nageur avec Ivar et une formatrice qui l’initie aussi à d’autres plaisirs.
A la mort d’Ivar, Per hérite de son logement, de ses affaires et de son poste. En trouvant dans une boîte en fer un bracelet qui ressemble étrangement à celui que sa mère avait perdu le jour de la disparition de son père, Per s’interroge sur son passé.
Au téléphone, sa mère ne lui dira rien. Alors Per convoque les souvenirs d’enfance de ce père qui voulait absolument l’appeler avec un nom de caillou.
« Mon enfance est un petit caillou que je porterai toujours au creux de mon cœur. »
Partant du bracelet de sa mère puis d’un bonnet de bain, le jeune homme collectionne les objets perdus.
« Dans la vie, on cherche toujours quelque chose…Quand on trouve un truc, au début, on est content, mais après, on se rend compte que ce n’est pas ça, alors on se débrouille pour le perdre. »
Cette tendresse qui lui fait tant défaut depuis la disparition de son père, Per la trouve auprès de Maya, la petite-fille de sa plus fervente élève, Hyacinthe. Une petite fille orpheline qui nage à l’envers. Maya l’aidera-t-elle à remonter le temps pour retrouver la trace du père absent?
Le manque insondable créé par la disparition d’un parent dans l’enfance est ici traité avec un regard insolite. Per est un personnage un peu lunaire. Les situations et personnages sont parfois cocasses, parfois irréelles, oniriques. Les objets et l’eau sont des éléments où le souvenir prend forme. Le père a disparu en mer et c’est lui, lors d’un week-end entre hommes, qui a appris à nager à Per pour la première fois de manière assez radicale.
« Depuis ce week-end à la cabane, je m’entraîne à faire ricocher, à fleur de mémoire, ces pierres perdues. De façon aussi rasante que possible, je les lance à la surface des souvenirs et vois le trouble de leurs rebonds s’imprimer sur l’onde. Sans doute me faudrait-il rassembler mes cailloux afin de rentrer chez moi. »
Elodie Llorca compose ici un personnage avec ce flegme et ce côté un peu décalé, typiquement scandinave. Personnellement, cela m’éloigne un peu de la sensibilité du jeune homme. Ainsi, je suis restée en surface de ce Grand bassin. Un peu d’onirisme, un peu de relations humaines, un peu d’humour, un peu de nostalgie mais jamais suffisamment pour m’accrocher réellement, me saisir, me happer. Par contre, j’ai apprécié la construction et le dénouement est très bien amené.