Titre : Une autre ville que la mienne
Auteur : Dominick Dunne
Littérature américaine
Titre original : Another city, not my own
Traducteur : Alexis Vincent
Éditeur : Séguier
Nombre de pages : 480
Date de parution :   19 avril 2018

Gus Bailey est journaliste d’investigation pour Vanity Fair. Autrefois, il était producteur de cinéma. Il en garde un incroyable réseau de relations. Son échec l’a plongé dans des années noires embourbé dans l’alcool et la drogue. Son divorce puis l’assassinat de sa fille furent un électrochoc. Depuis le procès à Los Angelès de Lefty Flynn, le meurtrier de sa fille, sorti de prison quelques mois après le verdict, Gus s’investit dans les enquêtes d’affaires criminelles pour clamer haut et fort la culpabilité de ceux qui sont blanchis par l’argent.

Le 13 juin 1994, lors de sa revue de presse quotidienne, il est captivé par un gros titre. Nicole Brown Simpson, la femme du célèbre footballeur O.J. Simpson et Ronald Goldman sont retrouvés sauvagement assassinés dans l’appartement du joueur en Californie. 

Cette affaire ressemble étrangement à celle de sa fille, assassinée par un homme violent. Gus Bailey est convaincu de la culpabilité de O.J.Simpson. Mais la communauté noire le soutient. La défense compose astucieusement son jury et manipule le témoignage d’un policier pour faire de ce procès une accusation raciste. 

«  Mais ce procès n’a plus rien à voir avec la justice. Ce n’est plus qu’une mascarade destinée à le faire acquitter, en dépit de ce qu’il a fait, et quel qu’en soit le prix à payer. »

Pendant un an, chaque jour, Gus assiste au procès d’O.J. Simpson et tient sa chronique dans Vanity Fair. Mais surtout, il parcourt tous les dîners mondains d’Hollywood, régalant les célébrités curieuses des derniers potins du procès. 

«  La célébrité est à la base de toute cette histoire. »

L’enquête et le procès, éminemment intéressants, ne prennent pas toute la place de ce récit. Quelques moments de la vie privée de Gus Bailey créent une intimité avec le personnage et donnent du sens à son comportement. Mais c’est bien la vue sur ce microcosme mondain composé de stars et de personnes politiques qui envahit l’espace. Un monde superficiel qui semble vivre en vase clos, faisant la gloire de celui qui est en vue dans l’instant et tournant le dos à celui qui connaît un revers. Dominick Dunne (alias Gus Bailey) le sait, il l’a vécu.

«  Hollywood ne pardonne jamais l’échec. On vous pardonnera, on oubliera même, vos malversations, vos escroqueries, et occasionnellement vos meurtres, mais jamais votre échec. »

Tous ceux qui lui ont tourné le dos lors de sa descente aux enfers accueillent aujourd’hui avec faste l’écrivain devenu célèbre.

Mais Gus Bailey a tant besoin de cette drogue de la reconnaissance qu’il s’affiche partout auprès des plus grands. Elisabeth Taylor, Nancy Reagan, Madonna, Lady Di, impossible de tous les citer même si l’auteur, lui, prend bien soin de tous les noter.

«  C’est la seule manière de vous faire de l’argent. Si vous nommez dans votre livre les personnalités dont j’ai entendu parler, les gens se rueront dans les librairies pour l’acheter. »

C’est pour moi le côté dérangeant du livre, celui dont je me suis lassée à force de longueurs et de répétitions, même si cela reste une très bonne vision et analyse du milieu. Un milieu qui conduit à l’acquittement des riches défendus par des avocats pénalistes dépassant les stars en célébrité.

«  La vérité est devenue ce que vous arrivez à faire croire à un jury. »

Une autre ville que la mienne est un bon roman sur ce qu’est la réalité du monde d’Hollywood au travers du procès d’O.J.Simpson.

 «  C’est un gigantesque feu d’artifice d’amour, de désir, de mensonges, de haine, de gloire, de richesse, de beauté, d’obsessions, de violences conjugales, de harcèlement, d’enfants brisés, de mariage interracial, d’homicides sanglants, et de tout ce que l’argent peut acheter en matière de justice. »

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

22 mai 2018 à 10 h 52 min

Le titre me rappelle un autre titre… Le titre original est celui-ci ?



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