Titre : Je reste ici
Auteur : Marco Balzano
Littérature italienne
Titre original : Resto qui
Traducteur : Nathalie Bauer
Éditeur : Philippe rey
Nombre de pages : 222
Date de parution : 23 août 2018
Curon est un superbe petit village du Tyrol du Sud. La jeune Trina aime se prélasser dans les prés avec ses amies sous le regard bienveillant de son père menuisier et sous la direction énergique de sa mère. A dix-sept ans, elle est secrètement amoureuse d’Erich, un jeune paysan solitaire. Erich, proche du père de Trina est très attaché à sa terre.
En 1922, cette partie du Tyrol est attribuée à l’Italie fasciste. Plus de travail pour les Tyroliens brimés au quotidien, il est désormais interdit de parler allemand. Le Duce revient aussi avec un projet de barrage qui inonderait le village.
Les habitants de la vallée et surtout Erich et Trina, enfin mariés et parents de deux enfants entrent en résistance à la fois contre le fascisme et le projet de barrage.
C’est une famille déchirée que nous allons suivre sur plusieurs décennies dans ce très beau roman, qui est en fait une longue lettre de Trina à sa fille Marica que sa belle-soeur lui a enlevée dès son plus jeune âge. Car à l’aube de la seconde guerre mondiale, le seul moyen d’échapper au fascisme est de rallier l’Allemagne d’Hitler.
Erich est incorporé. Il reviendra de la guerre légèrement blessé mais surtout avec un profond dégoût pour le fascisme et le nazisme. Aussi ne supporte-t-il pas quand son propre fils rejoint Hitler. Erich et Trina se réfugient dans les forêts pour échapper au choix de dupes entre fascisme et nazisme. Leur exil est une période rythmée et forte du récit.
A la fin de la guerre, c’est contre le barrage qu’il faudra se battre.
« Je lui demandai encore une fois de m’emmener loin de cet endroit maudit où se succédaient les dictatures et où il était impossible de vivre tranquille, même en temps de paix. »
Mais Erich refuse que quiconque le chasse de sa terre. Trina épaulera, calmera son véhément mari dans toutes ses actions.
C’est en visitant cette région de l’Italie et devant ce clocher dépassant des eaux qui illustre la couverture du livre que Marco Balzano a imaginé la lutte et la souffrance des habitants de ce petit village. Un village victime des frontières, des violences des pouvoirs extrêmes et de l’impuissance de la parole des petits devant les enjeux économiques.
J’avais beaucoup aimé le précédent roman de Marco Balzano, Le dernier arrivé. L’auteur confirme ici son talent et son art de la narration livrant des histoires romanesques, touchantes et pasionnantes sur fond d’histoire de l’Italie.
Commentaires
Il a tout pour me plaire.
Oui il va te plaire
Il y a souvent de très belles choses dans cette maison d’édition. Tu m’as donné envie de ne pas passer à côté de ce titre. Merci pour ce coup de coeur ! 😉
Tant mieux, c’est un très beau roman
Attirée par sa couverture dans le flot des parutions de la Rentrée Littéraire, ton billet confirme mon envie de le lire.
C’est un auteur à découvrir
Cela me paraît être un livre qui me plairait, temps de vacance et plonger dans le passé.
Un très bon roman