Titre : Les bottes suédoises
Auteur : Henning Mankell
Littérature suédoise
Titre original : Svenska gummistövlar
Traducteur : Anna Gibson
Éditeur : Seuil
Nombre de pages : 353
Date de parution :  18 août 2016

Dernier roman de Henning Mankell, paru en France dix mois après sa mort. Un roman qui fait suite ( mais on peut facilement le lire de manière indépendante) jusque dans son titre à un précédent succès, Les chaussures italiennes. 

On y retrouve Fredrik Welin, ce chirurgien à le retraite, venu vivre sur l’île de ses grands-parents à la suite d’une opération ratée qui lui a valu sa carrière. Dans Les chaussures italiennes, sur cette île de la Baltique débarqua Harriet, son ancienne maîtresse. Elle était venue pour y mourir et lui présenter leur fille, Louise. 

Ce nouvel opus commence avec un Fredrik, solitaire, vieillissant, surpris en pleine nuit par l’incendie de sa maison. Fallait-il qu’à soixante-dix ans il perde aussi tous ses souvenirs matériels? 

L’enquête révélant un incendie volontaire, Fredrik, qui reste toujours un étranger pour les locaux, est accusé d’avoir voulu profiter de l’assurance.

«  Les rares habitants à l’année se méfient donc de moi. Les estivants eux, me trouvent chanceux d’échapper au bruit et à l’agitation de la ville. »

Si Fredrik est un peu déboussolé par les évènements, ils lui permettent toutefois de retrouver sa fille et de faire la connaissance de Lisa Modin, une jeune journaliste. Avec sa fille, les relations sont toujours un peu difficiles. A quarante ans, Louise reste une marginale qui peine à trouver sa place. Enceinte, elle refuse de lui en dire davantage sur sa vie. 

Lisa pourrait représenter pour le vieil homme un dernier amour. Il en a besoin pour oublier, peut-être que la mort n’est plus si loin.

«  Le vieillissement était une nappe de brume qui approchait en silence. »

A part une expédition à Paris, Fredrik nous plonge dans la Baltique. Le froid et la solitude y sont très présents. Solitude des plus âgés comme Fredrik, Jansson ou la vieille Olovski mais aussi des plus jeunes comme Lisa ou Veronika, la serveuse du bar. Les incendies criminels, les morts brutales d’habitants ajoutent un climat tendu mais aussi un suspense à la vie plutôt mélancolique de Fredrik.

Pourtant rien n’est sombre dans ce roman grâce au personnage principal qui convoque des souvenirs de sa jeunesse, souvent des rencontres amoureuses. Il reste un homme entier qui n’hésite pas à montrer ses défauts mais qui ne se détourne jamais complètement des autres. Même si il ne la connaît pas depuis longtemps, si il craint son caractère, il démarre au quart de tour pour aider Louise, sans la juger. Il passe voir la vieille Olovski et accepte la curiosité et le sans gêne de Jansson, l’ancien facteur curieux hypocondriaque. Les réflexions de Fredrik montre un Henning Mankell attentif à l’évolution de la société jusque dans ces bottes suédoises bien plus difficiles à obtenir en Suède que des chemises chinoises.

Une lecture très agréable qui me prouve une fois de plus que ce grand écrivain va profondément nous manquer.

Je remercie Enna de m’avoir accompagnée pour la lecture de ce roman dans la cadre du mois nordique de Cryssilda.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

Véronique Cauchy
10 décembre 2018 à 10 h 35 min

Merci de mettre en lumière la littérature moins connue qui nous vient du Nord.



10 décembre 2018 à 14 h 09 min

Les chaussures italiennes m’avaient déçu. Pas tentée par celui-ci.



10 décembre 2018 à 17 h 09 min

et bin cela reste a decouvrir au vu de vos 2 critiques totalement differentes….et j’aime Mankell…;)



10 décembre 2018 à 20 h 37 min

J’avais beaucoup aimé le premier volume avec cette ambiance si particulière. Bien entendu, je note ce tome !



10 décembre 2018 à 22 h 03 min

c’est amusant de voir qu’on a lu le même livre mais pas de la même manière 😉 merci pour cette lecture commune 😉



10 décembre 2018 à 22 h 33 min

Je lis ton billet en diagonale car je suis en train de le lire en version audio.
Pour l’instant, j’aime bien (mais moins que les chaussures italiennes tout de même).



12 décembre 2018 à 16 h 52 min

J’avais peu accroché avec les chaussures italiennes , du coup je passe celui ci mais oui cet auteur me manque depuis déjà un moment …;quand Wallander a disparu ! Je ne m’en suis pas remise !!!!



27 décembre 2018 à 22 h 55 min

J’ai adoré moi aussi retrouver Henning Mankell dans ce livre, avec un gros sentiment de nostalgie.



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