Sur la route de jostein

Titre : Saïd
Auteur : Fabienne Swiatly
Editeur : La fosse aux ours
Nombre de pages : 64
Date de parution : 3 mars 2022

 

Un petit village de Meurthe et Moselle

La jeune narratrice habite un petit village de Meurthe et Moselle. Elle vit dans une petite maison avec son père, sa mère et les jumeaux turbulents nés d’un précédent mariage de la mère. Si son père est d’origine polonaise, sa famille et ses voisins regardent avec méfiance la barre d’immeuble de l’autre côté du champ. Là, dans cette zone sans entretien, vivent des familles algériennes. L’Algérie pour sa famille se résume à la photo d’un cousin, soldat dans le bled.

Le temps de l’été

En août, alors que ses amis d’école sont en vacances, ses frères turbulents en bagarre à droite et à gauche, la petite fille s’ennuie. En traînant dans le champ, elle rencontre Saïd. Même si elle est consciente des ragots potentiels, elle n’est qu’une enfant et prend plaisir à jouer avec son nouvel ami.

Saïd appartient au mois d’août, quand les enfants du quartier sont ailleurs. Je ne parle de lui à personne.

Elle apprécie l’accueil chaleureux de la maman de Saïd. Comment faire pour afficher sa joie d’être avec Saïd ou sa mère alors qu’elle sait que cette amitié sera décriée par ses amis et ses parents.

Une enfant curieuse et altruiste

Pourquoi devrait-on ignorer ceux qui habitent près de chez nous, qui fréquenteront sûrement la même école. Le rejet, elle connaît. Ses frères se moquent de ses taches de rousseur. Elle souffre de se sentir laide.
Le destin va la faire grandir rapidement. Alors, elle affirme son envie d’apprendre à connaître une autre culture. Elle ose dire à sa mère qu’elle veut apprendre l’arabe. On ne peut qu’admirer cette petite fille qui refuse les jugements rapides, les clivages racistes. Pourquoi est-elle différente de ses demi-frères bagarreurs, de ses amis racistes? Il n’y a pas de déterminisme. Juste le caractère curieux d’une enfant consciente de la douleur du rejet qui comprend la richesse d’aller au-delà des apparences, des clichés.

Saïd est un roman très court mais avec poésie et tendresse, la narratrice nous donne un exemple d’altruisme très touchant. L’auteure ne s’étend pas sur de possibles extrapolations de cette histoire, elle s’accorde simplement à montrer la simplicité, l’évidence d’une amitié entre deux enfants. Deux enfants qui ne s’encombrent pas de la peur de l’autre, de la différence de milieu ou de couleur de peau.