Titre : Terres-des-Fins
Auteurs : Bruno Pellegrino, Aude Seigne, Daniel Vuataz
Editeur : Zoé
Nombre de pages : 144
Date de parution : 19 mai 2022

 

Un village à l’abandon

Terre-des-Fins ou Terdef pour les habitués est une ancienne ville minière à l’abandon. Ville terminus du train qui vient de la capitale une fois par mois, « troufignon du monde« .
Pour Zed et sa sœur Liv, deux adolescents orphelins qui habitent une cabane près de la voie ferrée, ce train est une aubaine. Ils y grimpent en douce, volent quelques boîtes de conserve, de quoi enrichir leur quotidien. Autrefois, le convoi tirait jusqu’à vingt-cinq wagons de marchandise et dix wagons de passagers. Aujourd’hui il n’ y a plus que la loco et un seul wagon passager pour stocker la nourriture fraîche et un wagon plateforme.
Pour Zed, graffeur, ce train est aussi un moyen de faire voyager son art vers la capitale.

Sora et Liv

Mais ce jour-là, lors de leur expédition, Zed et Liv tombent sur une jeune femme dans le wagon des passagers. Zed réussit à s’enfuir après l’avoir malmenée mais Liv se fait une fois de plus arrêtée par les policiers. Elle s’en tirera comme d’habitude avec quelques heures de nettoyage dans la ville.
Alors qu’elle nettoie un tag sur une sculpture du rond-point, elle retrouve Sora, la femme du train. Cette dernière est venue chercher une sculpture géante de Mitch Cadum pour une exposition au musée de la capitale.
Mitch  Cadum est la célébrité du village. Ses œuvres taillées dans la pierre toxique de la mine sont reconnues. C’est d’ailleurs aujourd’hui la seule source de revenus du village depuis que la mine est fermée.
Sora rêve de rencontrer l’artiste. Liv y voit une belle opportunité financière. Elle, « fleur de poubelle » prend donc en charge cette « fille de cocktails. »
C’est une merveilleuse rencontre qui ne sera pas sans rebondissements.

Un coup de cœur

Ecrite à six mains, cette histoire est rythmée, drôle et touchante. J’ai beaucoup aimé l’univers de Liv. Une jeune fille bègue, nostalgique de ses parents morts à cause du minerai, un peu étouffée par la volonté et la violence de son frère mais toujours volontaire, dynamique et parfois un peu rêveuse.  Elle a ses coins où elle aime flâner, s’isoler pour graffer.

Chez soi, ce n’est pas forcément un lieu, ça peut être un sentiment.

Les auteurs ont le sens d’une narration évocatrice. Les paysages et les sensibilités des personnages sont particulièrement bien mis en valeur. Une nature polluée par l’exploitation d’un minerai toxique, des gens abandonnés à leur misère qui rayonnent pourtant de leur beauté.
Une belle surprise.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

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