Titre : Le muguet rouge
Auteur : Christian Bobin
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 88
Date de parution : 6 octobre 2022
Quelle merveilleuse idée de lire ce petit recueil de Christian Bobin peu de temps après le roman de Claudie Hunzinger, Un chien à ma table. Parce que ces deux poètes transmettent leur espoir face à un monde désenchanté. Un monde où chacun se perd dans les écrans, oubliant de regarder la beauté de la nature, d’écouter le chant des oiseaux, de puiser dans la poésie des mots.
La terre se nourrit d’eau fraîche et de poèmes.
Christian Bobin convoque Kafka, Pascal, Descartes, Nerval, Novalis, Jacqueline du Pré, violoncelliste, David Oïstrakh, violoniste ou encore le mathématicien et écologiste, Alexandre Grothendieck qui copiait chaque nuit les noms des déportés accompagnant son père à Auschwitz.
Au vingt et unième siècle, le monde travaille à effacer les oiseaux et l’écriture manuscrite – mais partout et toujours sur Terre des petites mains ailées de deux, trois, quatre ans, barbouillent du papier, cassent des craies, peignent sur les murs et les vêtements, « en mettent partout », écrivent.
Si Christian Bobin fait le constat d’un monde technologique sans âme, ruiné par les politiques, les publicitaires, il sait aussi nous guider vers ces brins de muguet rouge. Loin de nos portables, « petites pierres tombales vitrées », il attire notre regard vers un détail, un éclair poétique.
La délicatesse d’un seul arbre, fût-il le dernier sur cette terre, remettra tout en place, en ordre. En vie.
Un magnifique recueil, à lire et à relire.
Commentaires
Un nouveau texte de cet auteur, chic. Je m’étonne qu’il n’ai pas encore été nobélisé.
Et c’est un très beau texte!