Titre : Daddy
Auteur : Emma Cline
Littérature américaine
Titre original : Daddy
Traducteur : Jean Esch
Editeur : La Table ronde
Nombre de pages : 288
Date de parution : 2 septembre 2021
Un recueil de nouvelles
Je connais Emma Cline pour ses romans très imprégnés de l’atmosphère de l’Amérique profonde. Avec The Girls, l’auteure s’inspire de l’affaire de la secte Manson pour porter un regard intéressant sur l’adolescence.
Avec Harvey, elle s’intéresse au producteur américain qui a déclenché le phénomène #Metoo. Là aussi, dans un court roman, elle peint un homme cynique, un vieux narcissique pitoyable dans le déni.
En proposant un recueil de nouvelles, elle réduit encore la longueur du récit pour apporter plus d’intensité dans cette façon bien personnelle de camper ses personnages dans une atmosphère californienne qui imprègne les lieux.
Chacune de ces dix nouvelles laissent planer un climat de perversité et de vulnérabilité. Avec l’ombre d’un passé méconnu mais soupçonné sombre ou malsain, règne souvent une sensation de malaise.
Des personnages sous emprise
Si on commence gentiment avec un repas de Noël en famille, les soupçons de violence ne sont jamais loin. Chaque nouvelle est une tranche de vie de personnage proche de la dépendance, de la perversité. On soupçonne le passé et on ne connaît pas la chute. Ce qui laisse tout de même dans une grande perplexité ou une liberté d’imagination.
Une jeune femme qui se rêve actrice joue un jeu dangereux en vendant des petites culottes. Un éditeur ayant perdu emploi et femme cherche une issue à sa vie. Une photo devenue virale sur Internet bouscule la pureté de la jeunesse de Kayla. Dans une ferme agricole, une jeune femme enceinte subit la violence de son frère.
Addictions, emprise des hommes, Emma Cline reste dans son univers, celui d’une Amérique pourrie, l’Amérique de Trump. L’auteur reste toutefois dans la narration. Certes, précise dans ses détails les plus scabreux, mais sans contexte ou jugement. Ce qui laisse toute latitude au lecteur. Les allusions sont souvent aussi glaçantes que les faits exposés.
Personnellement, j’aime en savoir un peu plus sur le passé des personnages pour comprendre leur présent.
Commentaires
Voilà longtemps, au moins depuis « The Girls » que j’ai noté cette romancière sur ma liste…
J’avais bien aimé The girls. L’invitée a eu bonne presse aussi
J’avais beaucoup aimé Girls, alors pourquoi pas.
J’ai beaucoup aimé son dernier livre « L »invitée ». Le personnage principal, le lecteur, les autres personnages … bref tout le monde devine comment le roman va s’achever. Mais tout le monde continue.
Très belle histoire !
Oui, j’ai eu de bons échos de L’invitée. Je crois qu’il paraît en version poche très prochainement