Titre : Le meurtre du commandeur, Une idée apparaît
Auteur : Haruki Murakami
Littérature japonaise
Titre original : Kishidanchô goroshi, Arawareru idea
Traducteur : Hélène Morita et Tomoko Oono
Editeur : Belfond
Nombre de pages :456
Date de parution : octobre 2018
Le narrateur est peintre mais il brade son talent et gagne sa vie en faisant des portraits. Sa technique particulière est réputée. Il ne fait pas poser son modèle mais l’interroge, l’observe puis il peint de mémoire.
Marié depuis six ans à Yuzu, il quitte le domicile conjugal à la demande de sa femme éprise d’un autre homme. Après quelques mois d’errance, il s’installe dans la maison du père d’un de ses amis des Beaux-arts. Rien de mieux que cette demeure isolée au coeur de la montagne, lieu où vivait un peintre célèbre, Tomohiko Amada. L’homme excellait dans la peinture à l’occidentale mais à son retour de Vienne où il séjourna pendant la période de l ‘Anschluss, il s’est adonné à un nouveau genre, l’art du nihonga ( peinture traditionnelle japonaise de l’ère Meiji).
Le narrateur retrouve caché dans le grenier le dernier tableau du vieil homme, aujourd’hui sénile et reclus dans une maison de retraite. Intitulé Le meurtre du commandeur, ce tableau est une transposition d’une scène du début de l’opéra de Don Giovanni adaptée à l’ère Asuka. Ce tableau d’une grande violence où un jeune homme tue un « commandeur » inspire le narrateur. Lui aussi doit profiter de ce changement de vie pour enfin trouver son art. Il expose le tableau caché dans son atelier, inconscient de ce que va générer cet acte.
Un voisin énigmatique, une clochette qui sonne chaque nuit dans les bois, une fillette étonnante viennent peupler le quotidien du peintre. Visions, souvenirs envahissent son esprit sans jamais toutefois lui faire perdre le fil de son quotidien.
Haruki Murakami possède une façon d’écrire très particulière. L’auteur détaille énormément les actes du quotidien. Il aime aussi récapituler les événements marquants, détachant du discours les indices, les choses exceptionnelles. Il nous plonge dans le mystère tout en nous ancrant dans une réalité concrète.
Réalité ou Idée? Personnage réel ou imaginaire ? Quel est le poids du passé sur les personnages? Quels actes refoulés peuvent cacher les tableaux des peintres?
Le livre 1 s’achève avec de nombreuses interrogations, un goût de merveilleux, un sentiment d’incompréhension mais une sensation que l’intellect devra faire un effort pour appréhender le monde étrange de Murakami.
« Dans un monde invisible aux yeux, dans un monde que la lumière du jour n’atteint pas, autrement dit, dans le domaine de l’inconscient, au plus profond de chacun de nous, advient une immense fluctuation. Par la réaction en chaîne qui se transmet à la surface, elle prend une forme visible à nos yeux.»
Sans plus attendre, j’enchaîne avec le livre 2, même si cette lecture commune n’est prévue que pour le 15 mai.
Lecture commune avec Ingannmic.
Commentaires
Ah, tu n’as pas pu résister, je comprends, le 1er opus lance de nombreuses énigmes très intrigantes… je me suis retenue (mais j’ai beaucoup hésité), je lirai le tome II dans quelques jours.
Et je ne suis pas déçue. Bonne lecture
Encore un auteur qu’il faut que je découvre …. Me conseilles-tu de commencer par celui-ci ?
J’ai découvert cet auteur avec Kafka sur le rivage. Tu pourrais peut-être commencer avec celui-là qui est un livre unique. Tu verras si tu accroches à son univers. J’ai lu ensuite 1Q84 mais il y a trois tomes. Le meurtre du commandeur est en deux volumes.
Merci noté et je vais tenter 🙂
Tu en parles bien et j’ai bien envie de le découvrir ce titre-là.
Les deux volumes sont en format poche . N’hésite pas
Un auteur que je n’ai pas encore découvert. Son tour viendra
Un univers très particulier mais un auteur à découvrir si on aime le mélange du surnaturel et du quotidien
Je n’ai jamais lu cet auteur et je crois avoir très peu lu de littérature japonaise. Je vois que tu conseilles Kafka sur le rivage dont j’ai entendu le plus grand bien.
Un auteur addictif, n’est-ce pas ?
Sans aucun doute
Je me demandais s’il y avait un côté merveilleux et orinirique dans celui-là! Je reste curieuse.
Oui. Je ne sais pas si il en a écrit sans cette touche onirique.
L’aspect un peu fantastique des écrits de cet auteur me laisse un peu de côté malheureusement…
On ne peut pas aimer tous les genres