Titre : L’intemporalité perdue et autres nouvelles
Auteur : Anaïs Nin
Littérature américaine
Titre original : Waste of timelessness and other early story
Traducteur : Agnès Desarthe
Editeur : Nil
Nombre de pages : 233
Date de parution : 6 février 2020

Anaïs Nin fait partie des grandes figures de la littérature féminine, axant son oeuvre sur l’analyse de ses moindres émotions. Elle est notamment célèbre pour la publication de son Journal, commencé à l’âge de douze ans quand son père a quitté le domicile conjugal et comprenant sept tomes, soit plus de quinze milles pages.

Avec ce recueil de nouvelles écrit entre 1929 et 1931, nous découvrons l’éveil de l’auteur à ce qui emplira son oeuvre : l’art, le couple, la vie. Personnage inclassable, féministe et sulfureux, elle a encore ici la candeur de sa jeunesse malgré un sens réel de la sensualité et de la complexité des relations amoureuses.

L’art tient une place importante dans ce recueil. La danse, la musique, la peinture permettent l’expression du corps et des sentiments. Les origines cubaines de l’auteur se traduisent par les danses sensuelles, l’expression corporelle. La création littéraire a largement sa place. La littérature dévoile un autre monde, des gens plus colorés, plus intéressants.

A cet âge, Anaïs a déjà compris qu’elle placerait l’art avant tout. Dans la préface, Capucine Motte nous livre son analyse pertinente.

« L’art est une pratique solitaire qui la place en compétition avec les hommes qui la convoitent. A l’époque, elle a déjà éprouvé son pouvoir castrateur sur le sexe fort et pressent que ce pouvoir sera la malédiction de son existence, elle qui aile tant l’amour, le sexe, l’échange. Son intelligence, sa beauté, son talent, rendent impuissants ceux qui la convoitent, à commencer par son mari. »

Plusieurs nouvelles montrent l’inadéquation entre amour intellectuel et charnel. Notamment, Fiancés par l’esprit, l’une des plus longues nouvelles du recueil, est un long dialogue très détaillé sur la complexité à désirer une femme qui séduit intellectuellement.

Certaines nouvelles sont plus énigmatiques. La première nouvelle, L’intemporalité perdue, campe une femme qui, cherchant autre chose, s’enfuit de la vie dans un bateau fictif. Les plumes de paon ou Tishnar avec son bus pour un autre monde laissent une impression mystique. L’art est aussi une fuite et permet plus de liberté.

Les femmes sont les personnages principaux de ces nouvelles. Ce femmes multiples, artistes, intellectuelles sont autant de facettes de l’auteur. Artiste narcissique, Anaïs Nin aime se mettre en scène.

Ce recueil de seize nouvelles traduites par Agnès Desarthe dévoile avec la candeur d’une jeune femme ce que seront les thèmes récurrents de l’oeuvre de cette célèbre femme de lettres du XXe siècle.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

16 avril 2020 à 8 h 37 min

Il me plairait… d’elle je n’ai lu que partiellement Venus Erotica (pas terminé, mais je ne me rappelle plus pourquoi!)



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