Titre : Efface toute trace
Auteur : François Vallejo
Editeur : Viviane Hamy
Nombre de pages : 294
Date de parution : 3 septembre 2020

 

« Le délire en art n’est jamais un pur délire. Il nous révèle toujours une vérité cachée. »

 

C’est en Asie que succombe la première victime. M. Hui, un quarantenaire diabétique est retrouvé dans les eaux de la baie Victoria à Hong Kong. D’autres corps surgissent au milieu de mises en scène  inattendues à New-York et Paris. Si la police ne fait aucun lien entre ces crimes, un groupe de collectionneurs d’art engage un Expert. Le seul point commun entre les victimes est en effet leur passion pour l’art contemporain.

L’expert est le narrateur de cette enquête. Régulièrement il rend compte de ses avancées auprès de l’assemblée de collectionneurs de tous pays.

Si certains proches des victimes le mettent sur la piste du trafic de drogue et du blanchiment d’argent, lui, sent qu’un artiste est au centre de cette affaire. Chacune des victimes avait récemment fait l’acquisition d’une oeuvre d’art éphémère, un objet numéroté voué à la destruction suivant un mode opératoire joint par l’artiste caché sous les initiales j.v.

L’expert mène l’enquête auprès d’une galeriste puis d’une copiste. Mais très vite, c’est j.v. lui-même qui contacte l’expert pour le guider dans ses recherches. Au fil des entretiens téléphoniques, nous apprenons le parcours de cet homme, autrefois un enfant au rêve brisé, qui a développé une conception particulière de l’art.

Chacun se souvient de l’oeuvre de Bansky,  La petite fille au ballon, vendue plus d’un million d’euros et conçue pour s’autodétruire grâce à un broyeur caché dans le cadre. Une panne de moteur du broyeur a fait exploser la côte de ce tableau à-demi lacéré.

« Pour tous et pour personne» affirmait Nietzsche. L’art est pour tous mais en devenant éphémère ou en prévoyant sa destruction, l’art n’est plus pour personne.

j.v. est-il un serial killer ou un serial artist dépassé par sa vision de l’art.

« C’est l’enfant génial que je cherche sous l’adulte abominable. J’ai du mal à faire le tri entre les deux, excusez-moi

J’ai beaucoup aimé la découverte du personnage de j.v., son parcours ainsi que la réflexion sur l’art contemporain. ll me fut parfois plus difficile de m’intéresser aux vengeances, complots, prises d’intérêt liés aux différents crimes. L’intérêt de l’enquête est bien dans l’évolution de l’expert au fil de son analyse psychologique de l’artiste. C’est cette confrontation entre les deux personnages et bien sûr cette belle réflexion sur l’art contemporain qui donnent toute la saveur à ce roman.

« Le pire effaceur, c’est celui qui regarde jamais vraiment

Alors, même si ce n’est pas ma meilleure lecture de François Vallejo, je vous conseille tout de même de regarder cette oeuvre avec beaucoup d’attention.

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

29 octobre 2020 à 23 h 34 min

Vallejo sait mettre en scène des personnage hors des sentiers battus. Je le note



1 novembre 2020 à 19 h 50 min

Une lecture qui m’avait passionnée de bout en bout.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Sur la route de jostein

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading