powersTitre : Yellow birds
Auteur : Kevin Powers
Éditeur : Stock
Littérature américaine
Traducteur : Emmanuelle et Philippe Aronson
Nombre de pages : 250
Date de parution : février 2013

Auteur :
Kevin Powers est né à Richmond, en Virginie, États-Unis. Diplômé en littérature, il a eu une bourse en poésie auprès de l’Université d’Austin, au Texas. Il s’est enrôlé dans l’armée des États-Unis et a combattu en Irak en 2004 et 2005.

Présentation de l’éditeur :
Bartle, 21 ans, est soldat en Irak, à Al Tafar. Depuis l’entraînement, lui et Murph, 18 ans, sont inséparables. Bartle a fait la promesse de le ramener vivant au pays. Une promesse qu’il ne pourra pas tenir… Murphy mourra sous ses yeux et hantera ses rêves de soldat et, plus tard, de vétéran. 

Yellow birds nous plonge au coeur des batailles où se déroule la vie du régiment conduit par le sergent Sterling. On découvre alors les dangers auxquels les soldats sont exposés quotidiennement. Et le retour impossible à la vie civile. 
Kevin Powers livre un roman fascinant sur l’absurdité de la guerre, avec une force aussi réaliste que poétique.

Mon avis :
John Bartle s’est engagé parce qu’il voulait être un homme. Après les combats à Al Tafar en Irak, il n’en sera plus jamais un. Même si les américains sont fiers de lui, il n’éprouve que de la honte. Ils sont reconnaissants alors qu’on devrait le détester.
Pour son premier roman, Kevin Powers décrit la guerre dans toute son horreur d’autant plus qu’elle est vue dans les yeux de deux amis de circonstance, John et Murph. A peine 21 ans, John promet à la mère de Murph de veiller sur son fils âgé de 18 ans.
Sous les ordres du sergent Sterling, déjà bien aguerri aux combats, les deux jeunes recrues tombent brutalement dans l’horreur de la guerre.
L’auteur alterne la mémoire de John qui, petit à petit nous fait découvrir ce qui s’est réellement passé en Irak et ses états d’âme lorsqu’il rentre seul en Virginie.
 » je me sentis obligé de le souvenir de lui précisément, car la mémoire est porteuse de sens, et personne d’autre ne saurait jamais ce qui s’était passé, peut-être pas moi-même. Je n’y arrive toujours pas vraiment. Lorsque j’essaie de l’en rappeler dans le détail, je n’y parviens pas. Lorsque j’essaie d’oublier, le souvenir revient d’autant plus vite et avec d’autant plus de force. Sans trêve. Et alors ? J’ai ce que je mérite. »
Comment vivre avec la honte, la culpabilité, les fantômes ? Comment revenir d’un endroit où la mort vous entoure à une vie normale où l’on vous remercie d’avoir tué pour défendre le pays ?
Comment affronter la mère de Murph qui comptait sur vous pour défendre son fils ?
En oubliant les petites coquilles du traducteur (je présume), quelques errements et abus de comparaisons, les inévitables petites phrases des hommes de guerre (« ouais, mec »), le style peut  aussi être beau et lyrique.
Dès les premiers mots du roman,la guerre est personnifiée. Elle tue de très jeunes américains et fait perdre ses illusions et sa santé morale à ceux qui en reviennent.
Yellow birds est un bon premier roman qui fait ressentir au travers des émotions du jeune John Bartle les dommages de la guerre.
L’innocence des deux jeunes soldats sera vite balayée faisant place à la peur, à la folie et à la honte.

 » Le chagrin est un mécanisme concret, et nous ne pleurons que ceux que nous connaissions. Ceux qui nous étaient
étrangers et qui mouraient à Al Tafar s’intégraient au paysage, comme si quelque chose avait semé dans cette ville des graines qui faisaient sortir de terre, de la poussière, ou des pavés, des
corps telles des fleurs après le dégel, desséchées et flé
tries sous un soleil froid et lumineux. »

J’ai lu ce roman dans le cadre du prix-relay-logo, sélection d’avril.

   premier roman    bac

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

Greg
8 juin 2013 à 9 h 15 min

Je me permets car ce livre est dans votre section  » Pourquoi pas » …. Moi je dis véritable petit chef d’oeuvre !!! Je n’ai pas pu me séparer du livre, bien écrit, dur , drôle, émouvant, étouffant …



    8 juin 2013 à 9 h 39 min

    Tout est permis. Il n’est pas toujours aisé de « mettre les lectures dans des cases ». Cela dépend souvent des lectures concomitantes. J’ai lu ce livre pour un jury où il y avait aussi le roman très complet d’Elif Shafak, Crime d’honneur. Alors pourquoi ai- je mis celui-ci dans « Pourquoi pas » ? D’une part parce que le sujet n’est pas forcément l’univers que je préfère ( guerre et ses hommes du style « ouais Mec »). Par contre, je reconnais que le narrateur n’est pas comme ça. Et les quelques errements dans le style (abus de comparaison, coquilles sûrement dues à la traduction). Mais il faut avouer que pour un premier roman c’est une belle réussite. D’ailleurs, ce livre a de bons échos sur les blogs. Comme vous avez pu le constater, je mets très peu de livres en coups de coeur. Merci de votre commentaire



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