Titre : Western
Auteur : Maria Pourchet
Editeur : Stock
Nombre de pages : 304
Date de parution : 23 août 2023
Vers l’Ouest
Alexis Zagner, acteur de théâtre en vogue, ne se présente pas à la répétition de la pièce de Dom Juan dans laquelle il tient le rôle principal. Ce n’est pas dans ses habitudes. En plus, lui et sa femme sont injoignables sur leur portable.
Quelques jours plus tôt, Aurore, mère célibataire, perd pied au sein de l’entreprise où elle travaille comme coordinatrice de projet. Métier vide de sens, perte de repère d’une mère fatiguée, d’une femme insatisfaite de ses relations amoureuses.
Sans se connaître, ces deux personnages fuient Paris pour se retrouver dans le Quercy.
Suite au décès de sa mère, Aurore décide de s’installer avec son fils Cosma dans la maison des Causses qu’elle pense avoir héritée.
Alexis, inquiet des rumeurs galopantes sur ses frasques amoureuses, vient aussi s’y réfugier. En fait, cette maison acquise en viager deux ans plus tôt lui appartient.
Aimer malgré tout
Aurore ne croit plus en l’amour. Depuis son dépucelage à dix-sept par un fils de bourgeois méprisable, elle se jette à la tête des hommes sans plus rien éprouver.
Alexis, dom Juan en fuite, est devenu la cible des médias depuis la plainte puis le suicide de la jeune Chloé, une élève qu’il a séduite, vampirisée puis jetée. Sa vie privée est déballée dans les moindres détails sur les médias.
Cependant, loin du monde, ces deux êtres vont se confier, apprendre à se connaître et s’aimer.
Entre rejet et attirance
A l’issue de cette lecture, mon avis reste mitigé. D’une part, contrairement à la justice, je n’arrive pas donner mon absolution à Alexis. Sans volonté anti-féministe, l’auteur semble excuser ce pervers narcissique. Ou tout au moins lui accorder le droit d’aimer malgré les dénonciations. L’objectif de l’auteur est de montrer la difficulté de positionnement des hommes, surtout après la vague #MeToo.
En vérité je répétais l’amour comme je répétais au théâtre. Pour en vivre.
D’autre part, j’ai adoré le style de Maria Pourchet. Elle possède une écriture très particulière. Vive, abrupte, dense, elle est aussi riche d’évocations, de réflexion et de sens.
L’auteur nous tient à distance face à ce qu’elle considère comme un western.
J’entends par western un endroit de l’existence où l’on va jouer sa vie sur une décision, avec ou sans désinvolture, parce qu’il n’y a plus d’autre sens à l’existence que l’arbitraire.
Toutefois, ces allusions constantes au western sont parfois parachutées. Certes, nous allons vers l’Ouest ( mais l’ouest de la France), le personnage est un cowboy, séducteur et ténébreux mais le parallèle avec Dom Juan n’était-il pas plus logique, facile et évident ?