Sur la route de jostein

Titre : La nuit de David
Auteur : Abigail Assor
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 192
Date de parution : 22 août 2024

 

Jumeaux mais différents

Olive, la fille, est belle et rousse comme sa mère. Elle en fait sa fierté. David est brun, souffre d’eczéma et d’asthme. Sa mère déteste ses colères, ses crises, son irrationalité.

Pourtant, pour ses cinq ans, elle l’emmène dans un train. Le conducteur amusé par la curiosité du petit David, le laisse conduire. Ce moment va transformer la vie de David.
Olive et David, comme tous les jumeaux sont très attachés l’un à l’autre. Ils se parlent dans une langue inventée. Lui s’imagine en train. Elle, sera une grive. Ils ont l’insouciance des enfants, leur vie est faite de jeux.
Mais le danger rôde à chaque crise de l’enfant. Et l’auteur laisse planer le mystère de cette fameuse nuit de David.

L’environnement familial

La mère des jumeaux rêvait d’une vie socialement riche, adulée par une cour d’admirateurs. Son mari est un inventeur amateur. Enceinte des jumeaux à vingt-cinq ans, elle se laisse convaincre par sa mère de quitter Paris pour venir s’installer à côté de chez elle.
Ce qui devait être temporaire s’est éternisé. La grand-mère envahit rapidement le quotidien de la famille attisant la haine contre David.

David, étranglé à la muselière des inaptes, n’avait jamais appris. Aussi garde-t-on sous scellés les enfants fous.

Tendresse et tension

Vingt ans après cette fameuse nuit de David, Olive se souvient du passé. Elle remonte à l’enfance, tente de reconstruire le puzzle. Bien évidemment, elle compose avec sa culpabilité, avec les influences de sa mère, avec les lacunes de la mémoire.
Les rires et les jeux de l’enfance, la poésie de la folie, la dureté des adultes colorent ce récit. La tension liée à cette fameuse nuit, la nuit de David est omniprésente.
Je suis toujours mal à l’aise avec certains comportements de mère. Et j’aurais aimé en savoir davantage sur l’après nuit de David. La force de la gémellité pouvait-elle nous laisser dans ce flou et ce silence ?
Je crois être passée un peu à côté de la sensibilité de ce roman qui a comblé d’autres lectrices comme mathildecotton ou toutcequejaimais .