bencheickTitre : Tes yeux bleus occupent mon esprit
Auteur : Djilali Bencheikh
Éditeur : Elyzad Poche
Nombre de pages : 352
Date de parution : mai 2007, mai 2010 en version poche

Résumé :
Le regard tendre et sans concession d’un enfant sur l’Algérie du colonialisme finissant – Un roman d’apprentissage : la prise de conscience politique d’un enfant qui, devenu adolescent, est tiraillé entre la fascination pour la France et la hantise de la trahison des siens. – En creux, le portrait d’un pays, l’Algérie, en proie à l’un des épisodes les plus douloureux de son histoire. – Adolescents, adultes, ceux (Algériens, Français) qui de près ou de loin sont interpellés par ces années 1954-1962. – Un livre qui s’inscrit dans la volonté de revisiter un chapitre dramatique de l’histoire de la France.

Mon avis :
Djilali Bencheikh retrace les évènements de la guerre d’Algérie, vus au travers des yeux d’un enfant. Salim a10 ans en 1954 et au fil des paragraphes, il découvre à la fois son pays et les prémisses de l’amour. Et c’est surtout à l’école que se passent ces deux apprentissages. Un enfant ne perçoit pas vraiment les problèmes du colonialisme. Salim est ami avec des français, « les roumis », des juifs ou des arabes. Il ressent toutefois assez cruellement la misère de sa famille, la rigueur de son père et les contraintes de la religion.
 » J’ai honte du sang blédard qui coule dans mes veines. Peut-on se débarrasser d’un tel héritage par la seule magie du savoir? »
Des évènements douloureux pour ses copains d’école ou dans sa famille vont petit à  petit forger son caractère. Salim comprend rapidement que pour les jeunes de son âge la seule issue est l’éducation, même si certains lui reprochent d’exceller dans les matières des français.
 » Mais  je crois que l’avenir de notre pays exige une bonne répartition des tâches: celle de notre génération est delibérer le pays. La vôtre est d’étudier pour œuvrer à sa construction. »
Même si il est très vite fasciné par la résistance, tenté par l’entrée au maquis, sa jeunesse lui évitera de tels pièges car c’est une guerre violente.L’auteur évoque cette cruauté de manière très rapide mais concrète. Le récit ne peut pas être violent car ils est perçu par des yeux d’enfant. Ainsi la naïveté, l’espoir, l’humour, la légèreté prédominent en évoquant par exemple les découvertes cinématographiques ou en utilisant des mots français de manière phonétique et humoristique.
J’ai apprécié de lire le point de vue d’Elgoum (juste l’avant dernier chapitre), le frère de Salim qui a juste deux ans de plus mais qui voit les choses de manière différente et plus réaliste.
Cette vision des évènements par un jeune algérien est pour moi novatrice car si j’ai lu plusieurs livres sur la guerre d’Algérie, celui-ci montre bien la confusion et l’incompréhension des jeunes algériens au début de ce conflit. Salim vit et apprécie les français avec lesquels il vit et ne comprend pas tout de suite ce que représente le colonialisme, l’ALN ou le FLN.
C’est un roman d’apprentissage qui allie la découverte humaine (éducation, premiers émois, drames familiaux,  rapports avec les adultes) et l’initiation politique au contact des moudjahidins, des colons, du racisme.

Je remercie logo_club_miniatureet les Éditions Elyzad pour la découverte d’une littérature différente qui nous ouvre d’autres horizons. J’ai lu ce roman dans le cadre de l’opération

libfly

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

16 janvier 2014 à 18 h 19 min

vous me tentez alors que j’avoue ne pas être tentée par des livres sur la guerre d’Algérie!!!!!



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