moutonTitre : Un garçon sans séduction
Auteur : Christophe Mouton
Editeur : Juillard
Nombre de pages : 172
Date de parution : 26 janvier 2012

Présentation de l’éditeur :
Thomas Loiseau est ingénieur en automation, métier noble, mais peu « sexy ». Sybille vient de le quitter pour un trader au train de vie nettement plus séduisant. Assailli de doutes quant aux raisons de cette rupture, Thomas échafaude un raisonnement économique susceptible d’évaluer son quotient de séduction. Pour commencer, il doit établir une liste de critères mettant en balance ses qualités et défauts sur la même échelle que celle utilisée par les agences de cotation. Une fois évaluées ses capacités de charme, et après avoir découvert que sa marge de manoeuvre sur le marché de la séduction est assez faible, il lui faut définir, selon les mêmes calculs, les qualités et défauts de « la fille faite pour lui ». Passé cette étape, ne lui reste plus, en guise de stratégie amoureuse, qu’à trouver le « stratagème d’acquisition » le plus efficace… Pour s’apercevoir au final qu’aucun mode de calcul n’est jamais fiable, et que ce à quoi il aspire est bien au-delà du marché. Tournant en dérision l’emprise nébuleuse de l’économie sur nos vies, ce texte inventorie les critères de séduction imposés par la société de consommation. Hormis le commentaire social sur l’influence de la publicité dans notre imaginaire, et la dénonciation du mensonge sur lequel elle repose, ce récit offre
une réflexion à la fois érudite et humoristique sur les dérives sémantiques du mot « séduction », sur le donjuanisme moderne, mais aussi sur la nature parfois inavouable de nos désirs. Entre la démonstration philosophique, le précis d’économie et le traité de séduction, ce récit, truffé de références à Laclos, Casanova ou Kant, est un livre ovni, pétri d’humour, à lire, bien sûr, au second degré.

Mon avis :
Thomas Loiseau vient de se faire larguer par sa compagne, Sybille. Elle a choisi un homme, un trader, pas forcément plus beau mais plus riche.
Si le scénario est assez classique, Christophe Mouton le traite d’une manière originale, à la fois scientifique et
philosophique.
Le narrateur n’imagine pas rester seul et s’amuse donc à calculer à l’aide de tableaux étayés, sa côte sur le marché de l’amour.
Coefficients et valeurs sont donnés au physique, au style, à la moralité, à l’esprit afin de chiffrer le potentiel de séduction de lui-même, de Sybille, du trader ou de sa potentielle amoureuse.
Si je reconnais la performance et la créativité de l’auteur, je n’ai pas été sensible à cette démonstration calculatrice et misogyne de la rencontre amoureuse. Reléguer une histoire d’amour à un tableau de performance, à une cotation sur le marché ne m’amuse pas plus que cela. Thomas Loiseau se révèle ainsi un être insensible, incapable d’aimer. Il va bien au-delà de la version moderne de la rencontre amoureuse via les réseaux sociaux qu’il a aussi tentés et ramène la femme à une valeur marchande et la séduction à un acte de mensonge ou de contrainte.
Le narrateur est indéniablement un scientifique et ses démonstrations se perdent souvent dans la complexité de sa pensée, ce qui fait de ce roman un texte quelquefois compliqué et lassant.
Je reconnais donc ici un roman moderne et original mais qui ne m’a pas séduite. Mon chiffre sur le marché de la séduction doit être trop éloigné de celui du narrateur. Je n’ai pas pu prendre le recul nécessaire pour aborder ce texte au second degré, en restant sûrement trop attachée à ma conception idéalisée et féminine
de la rencontre amoureuse.  

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

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