Titre : Faits d’hiver
Auteur : Alice Moine
Éditeur : Kero
Nombre de pages : 212
Date de parution : 7 septembre 2015
Auteur :
Alice Moine est née en 1971. Elle est chef monteuse pour le cinéma et la publicité. Elle vit à Paris.
Présentation de l’éditeur :
« J’ai pris la main de l’homme dans la mienne. Au loin, je lui ai indiqué du doigt la silhouette de mon immeuble.
“C’est ici que j’habite sans homme ni enfants : un petit rez-de-chaussée séparé du hall par une simple porte-fenêtre d’où je vois déambuler tous les visages de ceux qui habitent au-dessus de ma tête, sans jamais en reconnaître aucun.
— Quelle importance ? m’a-t-il dit en caressant ma main. Tu m’as reconnu, moi ?” »
Quelque part dans la ville, un immeuble se tient droit sur ses fondations. Plus pour longtemps si l’on en juge par la forte odeur de gaz qui s’échappe d’un appartement. Avant que la flamme d’un briquet n’embrase les cinq étages, dix histoires d’hommes et de femmes s’y entrecroisent. Qui sont-ils ? Par quels hasards et coïncidences échapperont-ils à ce rendez-vous fatal ? Alice Moine nous offre un premier roman tout en délicatesse, dessinant grâce à un claquement de porte ou un bruit de talon le microcosme d’un immeuble, avec ses joies et ses peines.
Mon avis :
Dès le titre, Alice Moine nous prouve qu’elle sait utiliser les mots. En plein hiver, ce qui pourra apparaître dans le journal comme un fait divers « explosion de gaz dans un immeuble » cache plusieurs histoires. L’auteur donne une identité à chaque personne, chaque famille habitant ou ayant un rapport avec chaque appartement.
Ce sont ainsi comme dix nouvelles ayant une adresse et un événement comme points communs.
Tout commence avec Madame Loiret, une vieille dame prétentieuse et agressive qui, de retour de la banque allume le gaz dans son appartement pour en finir avec ce souvenir insupportable de n’avoir pas été mère. En chemin, elle croise quelques uns de ses voisins que nous allons aussi mieux connaître.
Et derrière ces portes, chaque personne a son histoire. Certains habitent l’immeuble, d’autres sont de passage.
Au deuxième étage, Tom vient de rencontrer la copine de son demi-frère à son enterrement. Eric, le jeune journaliste du troisième ne sait plus si il doit accepter la demande des parents de Marianne, jeune femme qu’il a accompagnée dans la mort lors d’un accident de la circulation. Philippine vit une nouvelle expérience de baby-sitting assez difficile. Carole fait preuve d’originalité dans sa vengeance envers son ex-compagnon lors de sa pendaison de crémaillère chez sa nouvelle amie Margot.
Certains sont de passage comme Mathieu en visite chez un psychologue qui regrettera sa dernière cigarette, une mère surmenée en visite chez le synergiste du troisième, Béa en recherche d’appartement pour sa fille logée temporairement chez un ami habitant au cinquième ou ce modeste garagiste en visite de l’appartement du quatrième reçu en héritage et troublant son idéal de bonheur.
Comme pour cette habitante du rez de chaussée atteinte de prosopagnosie, ce sont des visages qui passent et s’effacent.
Mais au-delà d’un visage ou d’un bilan tragique, ce sont des vies, des passés, des passions qui donnent une autre dimension à un fait divers.
Alice Moine donne une épaisseur à chaque personnage. Son style assez imagé est agréable à lire ce qui ajoute une touche romanesque à ses récits. Elle sait allier légèreté, humour et gravité pour nous intéresser à chaque tranche de vie.
Si le nombre de personnages ne permet pas un attachement particulier, l’idée de réunir leurs vies autour d’un événement est originale.
Un premier roman sans prétention agréable à lire.
Commentaires
J’aime beaucoup le titre, et ta chronique donne vraiment envie de decouvrir ce livre!
C’est un premier roman prometteur.
Jolie couverture, titre original, chronique plutôt bonne… je retiens !
L’idée est assez originale aussi.
C’est tout à fait ce que j’aime !
C’est un premier roman, il est parti en voyage sur le groupe de lecteurs.
Le titre me plait. J’aime bien cette idée de faire vivre les gens d’un immeuble
Les liens sont tenus entre les personnages ce qui donne plutôt l’idée d’un recueil de nouvelles. Mais ils existent par le biais de petits détails . D’où la cohérence et l’originalité.