ferranteTitre : L’amie prodigieuse
Auteur : Elena Ferrante
Littérature italienne
Titre original : L’amica geniale
Traducteur : Elsa Damien
Éditeur : Folio
Nombre de pages : 430
Date de parution : 2014 chez Gallimard, Folio janvier 2016
J’ai lu tant de belles choses sur Le nouveau nom qu’il me tardait de commencer le premier épisode de cette saga romanesque. Elena Ferrante propose en quatre tomes ( deux sont déjà parus) une histoire d’amitié, une histoire de vie de l’enfance à la vieillesse qui débute dans la Naples des années 60 pour se terminer…( vous le saurez peut-être dans le quatrième opus, même si le début du premier tome nous présente la narratrice âgée de soixante-dix ans à Turin).
Avec L’amie prodigieuse, l’auteur installe l’histoire d’un village proche de Naples avec la présentation des différentes familles mais surtout la découverte de deux jeunes adolescentes, Elena et Lila.
Elena est la fille unique du portier de mairie. Assez douée à l’école, ses parents, sous l’impulsion d’une enseignante, l’aideront à poursuivre des études jusqu’au lycée. Chose assez improbable pour une fille de famille modeste.
Lila, fille du cordonnier, est un personnage magnétique, toujours sûre d’elle. Elle n’a rien d’extraordinaire physiquement et pourtant tout le monde la regarde. Sa curiosité, sa volonté d’apprendre font d’elle une enfant surdouée qui, pourtant, préfère la liberté à l’école.
« Elle rompait les équilibres simplement pour voir de quelle autre manière elle pouvait les recomposer. »
Sous un style simple et fluide, Elena Ferrante passionne avec cette histoire d’amitié en détaillant notamment les sentiments et réflexions d’Elena, la narratrice. La lecture devient très facilement addictive avec l’envie de savoir comment ces liens, ces personnages vont évoluer au regard des nombreux événements du village et au fil du temps.
Si le contexte local est présent, il ne me semble pourtant qu’un décor. Avec les interactions des différentes familles au quotidien, la violence, les rivalités sont bien marquées en opposition à Naples, ville plus bourgeoise et intellectuelle.
Progressivement, Elena en s’instruisant dans un lycée de Naples se détache de cette vie simple et violente du village de sa naissance. Lila, par contre, s’y enferme en refusant de continuer ses études.
Les personnages sont intéressants mais je regrette que l’essentiel du récit se concentre sur les tourments classiques de l’adolescence. J’aurais apprécié une empreinte plus forte du contexte historique et social.
Quelques bribes de discours, sous l’éveil de Lila, montrent toutefois l’omerta bien connue du peuple italien et les conséquences des comportements politiques d’après-guerre.
«  Le fascisme, le nazisme, la guerre, les Alliés, la monarchie et la république, elle transforme tout en rues, immeubles et visages: Don Achille et le marché noir, Peluso le communiste, le grand-père Solara qui était camorriste, le père Silvio qui était un fasciste pire encore que Marcello et Michele, son père Fernando le cordonnier, mon père -tous, tous, tous, à ses yeux, étaient rongés jusqu’à la moelle par des fautes ténébreuses, c’étaient tous des criminels endurcis ou des complices consentants, c’étaient tous des vendus. »
Même si l’auteur donne très envie de connaître la suite en distillant quelques petites informations énigmatiques ( je suis notamment curieuse de comprendre ces phénomènes de « délimitation » vécues par Lila), je ne suis pas certaine de vouloir lire trois autres tomes sur la même base. Mais peut-être qu’avec la maturité de personnages, le contexte pourrait prendre de l’ampleur.
Je remercie lecteurs.com pour la découverte de ce roman. retrouvez-y les avis d’autres lecteurs.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

4 mars 2016 à 11 h 40 min

J’ai entendu beaucoup de bien de l’auteur(e) ces derniers temps avec la sortie de son dernier roman (et j’ai découvert par la même occasion qu’on ignorait qui il/elle était) mais je ne suis pas sûr d’avoir très envie de me lancer dans ce genre de fresque…Et tes quelques réserves confirment plutôt mes craintes !



4 mars 2016 à 12 h 05 min

Ce livre me fait de l’oeil depuis un moment, et ton billet me donne encore plus envie de craquer! Je pense qu’il a tout pour me plaire : adolescence, roman italien… Et si en plus c’est une saga de 4 livres… 🙂



eimelle
4 mars 2016 à 13 h 08 min

Je n’ai pas encore attaqué la série, je suis curieuse de découvrir cela…



4 mars 2016 à 14 h 18 min

J’ai entendu beaucoup d’avis positifs sur ce livre et je l’ai donc réservé à la médiathèque. Ton billet me donne encore plus envie de le découvrir !



4 mars 2016 à 15 h 14 min

J’en suis à la moitié et je n’arrive pas à le terminer… je manque de motivation à vrai dire. Je m’ennuie…



4 mars 2016 à 16 h 47 min

Cruel dilemme ? Vas-tu lire la suite quand elle paraitra ?…..



    4 mars 2016 à 17 h 45 min

    Aujourd’hui, je dis non. Maintenant, un avis qui me prouve que le cadre évolue avec la maturité des personnages venant d’un lecteur proche de mon univers et je risque de changer d’avis.



4 mars 2016 à 18 h 16 min

Le roman s’est approché de mon lit ce qui signifie que je le lirai bientôt.



4 mars 2016 à 19 h 42 min

J’ai préféré le nouveau nom.



5 mars 2016 à 16 h 31 min

j’ai l’impression que cet auteur a le vent en poupe… il faut que je la découvre!



6 mars 2016 à 14 h 30 min

Je suis déçue de voir que ce roman n’est pas un coup de coeur 🙁
Le deuxième tome est exceptionnel, encore meilleur que le premier. En revanche, tu n’y trouveras pas ce que tu recherches, à savoir le contexte historique et politique. Mais il vaut vraiment le coup d’être lu!!



6 mars 2016 à 18 h 04 min

Le phénomène de « délimitation  » est un des éléments qui m’a le plus marqué 🙂
Bon dimanche 🙂



11 mars 2016 à 22 h 42 min

Celui ci m’attend dans ma pile, son tour viendra… un jour 😉



15 mars 2016 à 9 h 54 min

Dommage que tu n’aies pas aimé, essaye quand même le nouveau nom que j’ai trouvé encore mieux mais il n’y a toujours pas de développements historiques et politiques, ce n’est pas l’objet de cette série.



    15 mars 2016 à 12 h 26 min

    En commençant Les débutantes, j’avais craint de tomber encore dans ce genre de déception. Et puis, non, quelque chose a pris le pas sur les amitiés adolescentes. Il m’a vraiment manqué un truc avec L’amie prodigieuse. Je me dis que je lirais peut-être la suite quand les quatre livres seront parus. Je n’aime pas trop attendre les suites.



3 septembre 2017 à 20 h 27 min

Je suis content de constater que d’autres que moi n’ont pas été atteints par la « Ferrante fever » en lisant ce roman, ça me rassure!



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