ChambazTitre : A tombeau ouvert
Auteur : Bernard Chambaz
Éditeur: Stock
Nombre de pages : 207
Date de parution : août 2016

Le premier mai 1994, le héros brésilien, Ayrton Senna roulant à tombeau ouvert sur le circuit d’Imola perd le contrôle de son bolide sur la courte ligne droite avant le fameux virage de Tamburello. Il avait trente-quatre ans.
La veille, lors des essais, son ami Roland Ratzenberger, pilote autrichien, était lui aussi victime d’un accident mortel.
Deux ans plus tôt, le 11 juillet 1992, Martin, le fils de l’auteur, perdait la vie sur une route galloise.

 » A tombeau ouvert« , «  la vie ne tient qu’à un fil« , les jeunes pilotes « tombent comme des mouches » sous le joug du « dieu automobile »
Ayrton ( étymologiquement : celui qui vit dans deux mondes) Senna est né en 1960, l’année de la mort de Coppi et Camus. A dix ans, il est ému par la mort de son idole, Jim Clark sur le circuit d’Hockenheim. Tel Achille, ce demi-dieu grec promis à une mort précoce, Ayrton, initié très tôt au kart, sait doser la pression de son pied léger sur l’accélérateur.

Bernard Chambaz retrace l’ascension fulgurante du jeune pilote qui excelle sur les pistes mouillées, qui sera trois fois champion du monde. Il nous fait vivre sa passion, met en avant son respect pour les équipes techniques, livre sa rivalité avec Prost, ses amours, ses folies.
 » Il est au-dessus du lot et il sait ce qu’il veut » Il a « une sensibilité extrême liée à une insondable fureur. »
Adulé au Japon, fierté du peuple brésilien, Ayrton Senna, sous la plume de Bernard Chambaz est aussi pour le lecteur un héros, un symbole de l’éternelle jeunesse, une image de vie et de passion inoubliable.
 » Parfois vous pensez avoir une limite mais, lorsque vous la touchez, vous sentez en même temps que vous pouvez aller plus loin. »
Ayrton Senna est allé au bout de sa passion, allant chercher sa quarante-deuxième victoire, sachant pertinemment que 42, en japonais signifie  » aller à la mort. »
Tout comme on ne peut oublier tous ces pilotes fauchés dans leur jeunesse : Lorenzo Bandini, Roland Ratzenbeger, Jules Bianchi, d’autres mythes comme Fangio, ou des pilotes morts plus tard sur la route comme Andrea de Cesaris. Ou d’autres victimes du dieu automobile comme Diana ou Martin, impossible d’oublier Ayrton Senna, surtout après ce roman.
 » Etre un héros, c’est être voué à la gloire mais, en même temps, à la mort dans l’éclat de la jeunesse. »

J’ai un profond respect pour Bernard Chambaz qui évoque souvent avec pudeur et tendresse la mémoire de son fils. Avec beaucoup de délicatesse, l’auteur réussit à donner vie à Ayrton Senna. A l’issue de ce récit, c’est son sourire, sa jeunesse, sa joie de vivre que l’on retient.

rl2016

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

4 octobre 2016 à 13 h 49 min

42 signifie aller à la mort ? Quel triste numéro.



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