Titre : Asylum
Auteur : Denis Brillet
Editeur : Cogito
Nombre de pages: 291
Date de parution : février 2017

Curieuse de découvrir des parutions moins médiatisées, j’avais lu il y a quelques temps un recueil de nouvelles ( Arc atlantique) de Denis Brillet, un enseignant normand passionné de voyage et de littérature. Le Prix Gustave Flaubert 2013 lui a été attribué pour son recueil de nouvelles Lignes de vie. L’auteur avait envie de s’essayer à un autre genre. Inspiré par un film de Fritz Lang, Denis Brillet propose ici un thriller.

Breyan Mordjick, président d’un pays de l’est imaginaire convie une centaine d’écrivains européens au Salon des Littératures contemporaines de Tredjeck. L’homme autoritaire entend montrer son envie d’ouverture à la communauté européenne. Il a même fait construire spécialement pour l’occasion une immense tour de quarante deux étages.
La manifestation festive tourne vite à la catastrophe. Un orage suivi d’un tremblement de terre créent la panique. Une soixantaine d’invités se retrouvent piégés dans les sous-sols. Mordjick les maintient confinés pour assurer leur protection contre les dangers extérieurs. Mais l’homme autoritaire leur impose des règles de vie très strictes, proches de la prison ou même du camp de concentration, pour le bien de la communauté.

«  Soumission à la fatalité ou capacité d’adaptation? »

Ce qui reste plausible quelques jours devient vite invivable pour ce groupe d’écrivains. Au fil des jours, les caractères se dévoilent. Certains se rebellent, d’autres craquent. Les plus faibles trépassent.
Si mon esprit cartésien se débloque parfois en touchant à la poésie ou l’imaginaire, je suis davantage sceptique sur les scènes de romans noirs. J’ai déjà peiné à imaginer la situation de départ mais certaines réactions ne sont pas vraiment dans ma logique de pensée et plusieurs passages me laissent assez dubitatives.

Toutefois, le plan de destruction établi par les geôliers pour briser l’espoir intime et mettre les détenus dans des conditions de dépendance annihilant toute volonté de rébellion est assez bien exposé. Le huis-clos force les personnages à se révéler et interagir.

« Les écrivains ne se distinguent en rien des autres personnes, songeait-il. Tout aussi agités de pensées névrotiques, de souvenirs douloureux, de conflits entamés et jamais résolus. »

Le style est fluide, la construction est travaillée ( incursion dans le passé de certains écrivains, jalons bien posés pour de futurs rebondissements, un dénouement bien amené même si il me me laisse un peu sur ma faim) et l’auteur utilise assez naturellement le ton spécifique du roman noir (un humour et des dialogues assez primaires qui m’agacent souvent dans ce style de littérature).

Les romans noirs sont rarement pour moi des lectures mémorables et je le constate chaque mois avec ma participation au Grand Prix des Lectrices Elle.
Peu d’auteurs osent la diversité des genres. Je salue l’audace de Denis Brillet et le remercie pour cette lecture mais ma préférence se porte sur ses recueils de nouvelles.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

21 décembre 2017 à 23 h 55 min

Certains livres nous laissent sur notre faim



22 décembre 2017 à 10 h 16 min

Décidément, un genre qui ne te convient pas.



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