Titre : Le sang et le pardon
Auteur : Nadeem Aslam
Littérature pakistanaise
Traducteur : Claude et Jean Demanuelli
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 368
Date de parution : 3 janvier 2018
Lors d’une chaîne humaine pour transporter des livres rares d’une bibliothèque à une autre, Massud, cinquante cinq ans, architecte reçoit une balle perdue pendant une fusillade entre un américain et un jeune motard pakistanais. Massud tenait alors dans les mains un magnifique livre depuis longtemps perdu, écrit par son père. Nargis, sa femme reste seule avec Helen, le fille de Lily et Grace, leurs serviteurs chrétiens. Grace a été assassinée par un musulman, il y a plusieurs années.
Nargis était chrétienne mais pour simplifier sa vie, elle a endossé l’identité d’une musulmane dès le début de ses études. Avec Massud, elle a pris en charge l’éducation d’Helen.
Nadeem Aslam décrit la situation du Pakistan devenu indépendant en 1950. Hommes politiques ambitieux, cynisme des riches, arrogance des militaires, superstition des mollahs. Il expose tous les points de vue. Ceux des terroristes qui voient en la liberté de l’Occident une insulte à leur croyance, ceux des chrétiens assassinés par les musulmans radicaux, ceux des musulmans et même celle d’Imram venu du Cachemire, territoire « victime des traceurs de frontière ».
La voix du minaret dénonce régulièrement toutes les secrets de la ville de Zamana comme celui de la relation du chrétien Lily avec Aysha, la fille de l’imam.
« Des non-musulmans se faisaient tuer parce qu’ils n’étaient pas musulmans. Et des musulmans parce qu’ils n’étaient pas de la bonne obédience. »
Au travers des histoires présentes et passées de Nargis, Helen et Imram, Nadeem Aslam peint un pays où les lois d’Allah prévalent sur celle des hommes, où chacun est surveillé. Au Pakistan, « pays des Purs », les musulmans humilient, tuent les chrétiens. Les musulmans du Cachemire sont brimés, assassinés par les Indiens.
Tant de violence, d’intolérance dans ces pays qui ne manquent pas de talent, de beauté. Nadeem Aslam poudroie de poésie et de culture un monde où l’intolérance et le deuil écrasent les personnages de toute obédience.
Commentaires
Bien tentée par ce roman, afin de découvrir la littérature pakistanaise.
J’avais aimé « Le jardin de l’aveugle », bien que ce soit aussi un récit très difficile, par la violence, l’intolérance qu’il dépeint..
Même univers pour ces deux romans. Difficile de choisir entre les deux. Peut-être une légère préférence pour celui-ci, moins romanesque
Et moi, j’avais beaucoup aimé La vaine attente, très beau mais parfois dur.
C’est la marque de fabrique de l’auteur
Un constat saisissant.
Un roman qui fait pas mal parler de lui, très envie de le découvrir ! 🙂