Titre : Johannesburg
Auteur : Fiona Melrose
Littérature sud-africaine
Titre original : Johannesburg
Traducteur : Cécile Arnaud
Editeur : La Table Ronde
Nombre de pages : 320
Date de parution : 9 janvier 2020

 

Après Midwinter, un premier roman salué par la presse, Fiona Melrose, née à Johannesburg revient avec un roman sur sa ville de naissance. En hommage à Virginia Woolf, elle inscrit son récit en une seule journée. Si Mrs Dalloway est le déroulé d’une journée d’une anglaise de la haute société illustrant la ville de Londres en 1923 après la Première guerre mondiale, Johannesburg s’inscrit en ce 6 décembre 2013, date à laquelle la mort de Nelson Mandela est annoncée.

« Comment cette journée pouvait-elle être si étrange? Elle donnait l’impression d’avoir ralenti jusqu’à n’être plus qu’un murmure, puis tous ces mondes et ces vies étaient entrés en collision… »

En cette journée du 6 décembre 2013, c’est aussi l’anniversaire de Neve Brandt. Sa fille, Gin, artiste quarantenaire, est revenue spécialement d’Amérique pour organiser une réception pour les quatre-vingt ans de sa mère. Neve n’apprécie pas les choix de vie de sa fille. Artiste n’est pas un vrai métier et elle ne comprend pas sa volonté de rester célibataire malgré l’amour constant de Pierre, un fils de famille bourgeoise. Mais Gin a davantage besoin de travailler que d’être aimée. Cette ville lui a toujours pesé, davantage pour l’arrogance des Blancs que par racisme. Gin ne s’y sent pas à sa place.

« Mais ici, dans cette ville, rien, pas même la vie, n’était possible, alors qu’on y rencontrait tant de façons de mourir

Johannesburg, ville des chercheurs et des négociants était «  la grande prêtresse de l’agitation permanente. » Sortir est oppressant avec ces mendiants qui frappent sans cesse aux vitres de voitures, ces sans abris et ces chiffonniers.

Une ville clivée entre l’opulence des maîtres blancs et la misère des travailleurs noirs exploités sur lesquels la police n’hésite pas à tirer pour mater la rébellion. September, un SDF bossu, blessé au visage lors de la grève des mineurs, continue à manifester devant le Diamond, responsable du massacre de mineurs en grève.

« Lorsqu’un homme n’a pas de toit, sa colère peut devenir sa maison. »

Fiona Melrose construit un roman rythmé qui va crescendo. Si je me languissais dans la matinée en écoutant les tisserins, en me lassant de cette omniprésence des agapanthes, j’ai vite vibré au son des hélicoptères, au rythme tendu avant l’orage qui éclate comme chaque après-midi vers seize heures. En donnant la parole à Neve Brandt, à sa fille Gin, à Pierre mais aussi à Mercy, September et Duduzile, Fiona Melrose montre toute la complexité et la beauté d’une ville où à chaque instant quelque chose de terrible peut se produire.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

4 février 2020 à 10 h 29 min

Tu devrais lire MrsDalloway de Virginia Woolf et tu te rendrais compte à quel point elle a été « influencée » par l’écriture de l’écrivaine anglaise….. Jusqu’à une similitude de prénoms 🙂



4 février 2020 à 17 h 18 min

Je l’ai dans ma PAL ! Par contre je n’ai jamais lu Virginia Woolf…



6 février 2020 à 17 h 09 min

Pour découvrir la ville, alors.



Ariane daphné
7 février 2020 à 11 h 42 min

Je ne connais pas mais il me tente bien.
Daphné



8 février 2020 à 1 h 44 min

On me l’a déjà recommandé, vu que je m’En vais bientôt en Afrique du Sud. Bien noté.



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