Titre : Ouvre ton aile au vent
Auteur : Éloi Audoin-Rouzeau
Éditeur : Phébus
Nombre de pages : 144
Date de parution : 19 août 2021

 

La grande chasse

Chaque année, la veille de la Toussaint, c’est la fête sur le quai de la Tourelle, entre la cathédrale et la Tour d’Argent. Ici tous attendent le lâcher de canard. Celui qui attrapera l’oiseau aura une récompense financière et le privilège de manger un plat d’exception à la Tour d’Argent en tête à tête avec le Président élu à vie. La seule chance de survie du jeune canard de Challans est de rejoindre l’Irlande, rare territoire où la vie sauvage est préservée. Face aux parisiens cupides, aux foules violentes, le canard n’a que peu de chance de survivre à ce carnaval macabre.

Les bons et les méchants

Le témoin principal, narrateur de cette histoire est un homme de quarante ans. Lecteur pour une maison d’édition qui ne publie que des livres de développement personnel, les seuls qui se vendent encore,  il aime essentiellement la boisson, la bonne chère et les femmes. toutefois,au fil du vol du canard, c’est toute une galerie de personnages qui croise sa route et lui vient en aide.
Un ancien oiselier, un jeune de la génération sacrifiée par la déscolarisation, une mère célibataire et sa fille trisomique, un balayeur sénégalais, un vieil homme nostalgique, tous vont croiser le chemin du canard, l’aider au risque des représailles d’une foule assassine. C’est une belle chaîne de solidarité de ces gens malchanceux capables de compassion.

Sans chercher à en savoir davantage, je pris délicatement le canard entre mes doigts. Il avait perdu connaissance. Je sentis son cœur qui battait dans ma main, la chaleur de son corps et la douceur de ses plumes. Et je compris que lui venir en aide revenait à me sauver moi-même. Moi et tous mes semblables, ceux dont le sort me laissait jusque-là indifférent.

Un monde futuriste pas si éloigné

En plantant son décor dans un Paris futuriste, vingt ans après une pandémie venue d’un élevage de canards en Irlande, Eloi Audoin-Rouzeau nous invite à réfléchir sur notre avenir à l’issue de la crise sanitaire. Sous la forme d’un conte, il oppose irrespect de la foule et humanité de quelques uns. Sans ma participation au jury Fnac, je ne serais pas allée vers ce roman. Et cela aurait été dommage car j’y ai rencontré de beaux personnages. J’ai lu une belle leçon d’humanité, un conte simple et divertissant enclin à nous faire réfléchir sur le monde de demain. A découvrir.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

20 août 2021 à 11 h 42 min

J’attends de l’avoir lu, je lirai ta chronique plus tard !



20 août 2021 à 14 h 27 min

Sans ta chronique, je n’aurais pas eu envie de lire ce livre: je déteste la chasse! Il y a un avantage à participer à des prix; l’an dernier, mon mari était du jury FNAC : j’ai lu 5 livres et je faisais partie des Explorateurs de la rentrée de lecteurs.com 4 livres, Audiolib (10 titres) et Lire dans le Noir (autant qu’on veut) Des petits prix aussi, locaux. Tout me sort de ma zone de confort (qui est pourtant éclectique). Il y a deux ans, tu avais attiré mon attention sur un livre, lu avec plaisir: cela a occasionné une rencontre au plaisir partagé à Brive. Si la situation le permet, j’irai à Manosque (maintenu l’an dernier car les Correspondances se passent en plein air) et à Brive annulé l’an dernier.
Moins de lecture cet été pour des causes multiples, des livres ratés (pour moi) ;de bons livres mais pas de vrai coup de coeur.
Un livre original sur un clochard, dessinateur, photographe, épris de poésie et de mode: il crée ses modèles et les porte, donc travesti. Il a appris tout seul plusieurs langues. Il fuit le monde et vit de peu; il aime les chats.
Il fait partie des livres peu médiatisés comme Le Code et la Diva de Christian Grenier qui écrit d’habitude pour la jeunesse; les thèmes sont les mêmes: un peu de SF, policier à énigmes, informatique et technologies de pointe et la musique .Je l’ai lu avec plaisir sauf la fin qui m’a parue trop invraisemblable.
Par hasard, j’ai lu Comment (bien) rater ses vacances; lu d’une traite, j’ai apprécié l’humour (je pense qu’il est destiné aux grands ados, ce qui ne me gêne pas!



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