Titre : De la liberté, quatre chants sur le soin et la contrainte
Auteur : Maggie Nelson
Littérature américaine
Titre original : On freedom. Four songs of care and constraint
Traducteur : Violaine Huisman
Editeur : Editions du Sous-sol
Nombre de pages : 416
Date de parution : 21 janvier 2022

 

Quatre domaines

Dans cet essai, Maggie Nelson nous invite à réfléchir à notre quête de liberté autour de quatre domaines : l’art, la sexualité, l’addiction aux drogues et l’écologie. Sans décortiquer nos crises libertaires actuelles, ni proposer de solutions, l’auteure met en lumière les complexités que nos désirs de liberté soulèvent. Le premier thème, suscité par l’invitation à une conférence,  tourne autour de l’esthétique du soin. Ensuite le chapitre sur la liberté sexuelle se lit éclairé par le mouvement #MeToo et le joug de l’empowerment. La drogue est considéré par ses consommateurs comme un moyen d’échapper aux contraintes, de se sentir libre. L’auteure traite ici ce sujet au travers de la littérature. Et enfin, le chapitre le plus concret et intéressant selon moi est celui consacré à l’écologie. En partant de l’observation de son fils, Maggie Nelson a toutefois une vision assez sombre de l’avenir. Pour elle, le temps n’est plus d’arrêter le changement climatique mais de l’accepter et s’y préparer. L’acceptation est la seule liberté qui nous reste en ce domaine. La dichotomie homme/femme et la perception queer éclairent chaque chapitre.

Un essai complexe

La fin du livre recense un peu plus de cent pages de notes et de références. L’essai de Maggie Nelson est un ouvrage très travaillé et documenté. Cet essai philosophique, en s’attardant sur des sujets précis, des ambivalences, des visions paradoxales me paraît souvent éloigné de la question des libertés à laquelle je m’attendais, notamment sur les trois premiers thèmes. De toute évidence, je  me suis sentie un peu plus concernée par l’avenir écologique de notre planète et j’ai apprécié le biais utilisé de la passion enfantine de son fils pour les trains. Mais cette partie reste bien pessimiste ( réaliste ?).

Environnement de l’écriture

Il faut dire que Maggie Nelson a commencé l’écriture de cet essai au début de l’ère Trump pour le terminer en pleine pandémie. Au mitan de sa vie, même si elle refuse de regarder le passé ou l’avenir, les blessures de l’Amérique et ses combats féministes la composent. Mère, elle a un regard angoissé sur l’avenir.

Prendre conscience des choix que nous avons dans ce domaine est une pratique de la liberté, qui mérite tout le temps qu’on peut lui consacrer.

Penser à voix haute comme elle le fait ici par l’écriture  exige de prendre en compte la pression que certaines idées exercent sur nous, de se laisser un temps d’adaptation afin qu’elles ne finissent pas par nous emprisonner. Ce texte ardu nécessite un temps de réflexion et une relecture de certains passages.

Je remercie Babelio et les éditions du Sous-Sol pour l’attribution de ce livre lors de la dernière masse critique non fiction.

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *