Sur la route de jostein

Titre : L’âge des amours égoïstes 
Auteur : Jérôme Attal
Editeur : Robert Laffont
Nombre de pages :222
Date de parution : 6 janvier 2022

Un Peter Pan parisien

Nico a vingt-six ans. Pas pressé de sortir des études, il fait traîner son mémoire sur la peinture de Bacon consacrée à Van Gogh. Il est toujours nostalgique  de ses dix-huit ans quand il rêvait encore de percer dans la musique. Aujourd’hui, son groupe musical aborde le chant du cygne. Ses copains n’y croient plus et chacun s’apprête à entamer une autre vie.

Quand j’observe les gens de notre âge, j’ai l’impression que la plupart se dirigent vers une petite vie médiocre. Et que la plupart s’en contenteront.

A l’âge où il lui faudrait choisir une trajectoire, Nico, à la sensibilité de feu, tombe amoureux fou de l’évanescente Laura. Lors de chaque soirée il espère croiser ses yeux magnétiques, enrage de jalousie contre tous ceux qui l’approche, ose croire à ses baisers. Mais Laura est insaisissable.

Pour Bacon, l’amour n’était rien d’autre qu’une obsession.

Paris

Paris est le décor des rêveries de Nico. Et j’ai aimé me balader avec lui au Père Lachaise ou au jardin du Luxembourg.

un étudiant qui attend quelque chose qui ne vient pas, qui ne sait pas ce qu’il attend mais qui trouve délicieux d’avoir Paris pour décor à l’attente.

Mais la ville aussi change et Nico regrette la disparition de lieux qui enchantaient les meilleurs moments de ses dix-huit ans. Il faut parfois sacrifier quelque chose pour que la vie avance.

Nostalgie et insouciance

Entre une mère énergique qui l’incite à trouver un travail et un père dépressif, perdu dans un monceau de reliques, le nez dans les étoiles, Nico se rapproche davantage du second. Il est un personnage attachant qui nous emmène sur les chemins détournés de l’art. Jérôme Attal a une phrase qui s’applique parfaitement à son roman :

C’est suffisamment bien écrit pour que je sois pris en otage par un récit dont je pourrais très bien me passer.

Pour avoir lu un autre roman de l’auteur, La petite sonneuse de cloches, il me semble que cette phrase caractérise assez bien l’oeuvre de l’auteur.