Titre : Le lâche
Auteur : Jarred McGinnis
Littérature américaine
Titre original : The coward
Traducteur : Marc Amfreville
Editeur : Métailié
Nombre de pages : 348
Date de parution : 19 août 2022
L’accident
Jarred, vingt-six ans, se réveille à l’hôpital après un terrible accident de voiture. Mélissa, sa passagère, est morte sur le coup. Lui restera paralysé à vie.
Sans assurance ni travail, le jeune homme n’a d’autre choix que d’appeler Jack, son père qu’il n’a pas vu depuis dix ans. Adolescent perturbé suite à la maladie de sa mère et la violence de son père, Jarred avait quitté le foyer pour mener une vie d’errance et de débauche. Même si son père s’était racheté une conduite, l’adolescent ne pouvait lui pardonner.
Qu’en sera-t-il dix ans plus tard?
Ce corps inutile et constamment douloureux que m’avaient laissé les chirurgiens me devenait insupportable. Ils m’avaient sauvé la vie sans jamais se demander si elle valait la peine d’être sauvée.
Un passé omniprésent, un présent insupportable
Les deux hommes ont changé depuis leur dernier face à face. Jack est devenu un homme paisible, il s’occupe de ses orchidées. Si il est content de retrouver son fils, il sait que la cohabitation sera difficile. Il comprend sa rage mais il est incapable de dire les mots qu’il faut. De toute façon, Jarred pourrait-il les entendre? Les conversations teintées de rancoeur sont difficiles.
Le jeune homme n’a jamais oublié le passé, le sourire de sa mère quelques temps avant sa mort, l’alcoolisme de son père, l’indifférence de son frère aîné. Et comment ne pas se sentir coupable de la mort de Melissa? Comment faire face aux procès et aux factures? Et surtout, comment accepter le regard des autres sur son handicap? Alors, il laisse parler ses poings, refuse toute amitié, toute aide bienveillante.
Je serai jamais quelqu’un d’assez bien, pendant assez longtemps en tout cas, pour mériter qu’un être humain me sourie de cette façon.
Un premier roman maîtrisé
Le sujet est assez classique, l’émotion facile face au handicap. Toutefois, Jarred McGinnis en tire un premier roman sensible et percutant. D’une situation tragique, en mêlant passé et présent, l’auteur trouve la manière de combiner les extrêmes. Le rythme suit l’alternance des rancoeurs et des désirs de réconciliation, des coups de poings et de la tendresse, de la rage et de l’espoir, de la noirceur et de la lumière.
Une bon premier roman mais avec une part d’autobiographie, l’auteur pourra-t-il confirmer l’essai?
