Titre : L’île des femmes qui volent
Auteur : Marta Lamalfa
Littérature italienne
Titre original : L’isola dove volcano le femmine
Traducteur : Audrey Richaud
Editeur : Phébus
Nombre de pages : 352
Date de parution : 15 mai 2025
L’île Alicudi
Alicudi est une toute petite île volcanique de la mer Tyrrhénienne. Depuis Lipari, ce n’est qu’un rocher au milieu de la mer. On la voit à peine.
Ses terres appartiennent à deux familles riches. Don Peppe et Don Nino y exploitent les paysans de cette île de sept cent treize habitants.
Mais nous découvrons Alicudi avec la famille Virgona surnommée les Iatti, comme les chats noirs qui portent malheur. En ce début de récit, ils enterrent la jeune Maria. Effectuer, en raison de la famine et des épidémies, le taux de mortalité est élevé et la folie fréquente sur l’île.
Palma, l’aïeule n’a jamais quitté l’île. Elle a perdu plusieurs enfants, petits-enfants et maintenant Maria, son arrière-petite-fille.
A Alicudi, ce sont les malheurs qui permettent de garder le compte des années.
Caterina
Après la mort de sa jumelle, Caterina se retrouve bien seule. Non seulement, seule fille de la famille doit-elle aider aux travaux ménagers car sa mère est enceinte. Mais elle doit aussi remplacer Maria aux champs. Onofrio, le père pourtant grand et fort, ne chôme pas avec la seule aide de Saverio, son fils aîné et de Nardino, son fils de huit ans. De plus, Nardino est boiteux et peu doué pour le travail manuel.
La vie de la famille est rythmée par les produits de saison ( la conserve des anchois, le seigle, les pastèques, les câpres, les olives, la vendange). Tant de travail pour si peu de nourriture. Alors, Onofrio se laisse convaincre par les discours politiques de Ferdinando.
Si Catarina travaille deux fois plus que Saverio, elle n’a pas droit à autant de nourriture. La faim la tenaille et elle rêve d’un ailleurs. Et ses pensées se tournent vers Caloria, la fille de l’accoucheuse et les majore.
Les majore
Beaucoup d’habitants de l’île ont des hallucinations ( et nous en comprendrons la raison à la fin du récit). Le grand-père Nardo, depuis la mort de sa femme, voit des pierres tomber du ciel et des silhouettes menaçantes dans les champs. Souvent, la nuit, la plupart voient les Majare danser nues derrière le feu. Les majare sont des femmes avec des pouvoirs capables de danser sans toucher le sol. Elles peuvent s’envoler et quitter cette île de malheur.
Bien sûr, Caterina les voit. Et elle est convaincue que Caloria en fait partie. Alors, parfois, la nuit, elle part sur la lande, se déshabille et danse. C’est là son seul espoir, la seule chose qui lui donne le courage de continuer en attendant de s’envoler définitivement.
Une saga familiale
Marta Lamalfa est une excellente narratrice. Ainsi, tout en illustrant un territoire, une vie paysanne face à l’égoïsme des nantis, elle brosse le portrait d’une famille sur plusieurs générations. Si Caterina est le personnage principal, nous découvrons le passé et le présent des autres membres de la famille. Et il est question d’amours impossibles, d’espoir et de désillusion, de croyances et de peurs. Ce qui fait de ce roman, une histoire complète, attachante. Bien sûr, nous sommes aussi sous le charme de l’Italie et l’enchantement des Majare.
Je remercie Babelio et les éditions Phebus pour l’attribution de ce livre lors d’une opération Masse critique privilégiée.
Commentaires
Quel titre intriguant. Et tu en parles si bien. je note ce titre.
Le charme et la magie d’une île italienne. Une belle découverte