Titre : Je reviendrai avec la pluie
Auteur : Takuji Ichikawa
Littérature japonaise
Titre original : Ima, ai ni yukimasu
Traducteur : Mathilde Bouhon
Editeur : Flammarion
Nombre de pages : 321
Date de parution : 15 février 2012

 

Les japonais de religion shinto-bouddhiste ont une vision particulière de la mort. Le bouddhisme la considère non pas comme la fin de la vie mais la fin de l’incarnation. La religion shintoïste amène de la sagesse et de la sérénité à ce passage de la vie à la mort, acceptant la superstition d’esprits et de fantômes. Les morts continuent à vivre quelque part tant qu’un vivant pense à eux.

C’est ce qu’inculque Takumi à son fils de six ans, Yûji. Mio, sa maman est désormais sur la planète Archevie, la planète archive « où toutes les personnes contenues dans le cœur des habitants de ce monde se réunissent pour vivre. Tant qu’il reste quelqu’un pour penser à une personne, celle-ci continue d’y résider. »

Depuis le décès de Mio, il y a un an, Takumi mène une vie sans joie. Atteint d’une « anomalie au cerveau« , il ne peut voyager, aller au cinéma, prendre un ascenseur, se rappeler les choses simples de la vie. Il fait son travail mécaniquement dans un cabinet juridique, se promène en forêt avec Yûji qui ramasse des boulons près de l’ancienne usine, discute au parc avec le vieux Nombre.

Lors d’une balade en forêt, le père et l’enfant voient Mio, ou son fantôme. Heureux, ils la ramènent à la maison. Elle lui avait promis de revenir au début de la saison des pluies pour voir comment ses deux amours s’en sortaient sans elle. Mio n’a plus aucun souvenir, ni aucune expérience.

Poco poco, Takumi lui rencontre leur vie depuis leur rencontre alors qu’ils n’étaient que deux adolescents jusqu’à sa mort brutale. Pendant six semaines, le couple revit cette belle histoire d’amour sous l’œil de Yûji, qui peut enfin entendre qu’il n’est pas responsable de la mort de sa mère. Les amants se redécouvrent avec une infinie tendresse, avec la même lenteur et la même pudeur.

 » Tout bien considéré, il peut sembler comique pour un couple, après six ans de vie commune, de rougir au simple fait de se donner la main… »

Il y a beaucoup d’humour dans ce récit mais surtout une infinie douceur. Nous sommes au cœur de cette littérature japonaise d’où émanent simplicité, évidence et poésie avec des personnages profondément humains, sensibles à la nature, au surnaturel.

Le dénouement, étonnant, donne une dimension supplémentaire au récit. Ce roman sentimental qui évoque la difficulté de la séparation et la mémoire nous questionne sur le sens d’une vie. Serions-nous prêts à revivre un amour pur même si c’est au prix d’une vie éphémère?

 » Avec ce souvenir enfoui dans mon cœur, jamais je n’aurai pu supporter une autre vie. »

Je remercie Lisa (Petit pingouin vert)  de m’avoir accompagnée pour cette lecture commune.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

15 juin 2020 à 13 h 43 min

Une lecture que j’avais surtout aimé pour sa poésie 😉



15 juin 2020 à 17 h 02 min

Tu poses une bonne question…. Cela me laisse songeuse.



16 juin 2020 à 16 h 06 min

C’est souvent très singulier la littérature japonaise.



23 juin 2020 à 17 h 38 min

un livre qui m’intéresse pour l’aspect Bouddhisme et la littérature japonaise et sa poésie 🙂





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