Titre : Le pays que j’aime
Auteur : Catarina Bonvicini
Littérature italienne
Titre original : Correva l’anno del nostro amore
Traducteur : Lise Caillat
Éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 320
Date de parution : 3 octobre 2016

 

«  Notre amour était un fleuve souterrain, mais la sensation était toujours celle d’un commencement. »

Olivia et Valerio sont nés en 1975, pendant les années de plomb en Italie. Elle est la petite-fille d’un riche entrepreneur en bâtiment. Lui est le fils du jardinier et de la bonne.

Mais les enfants n’ont pas conscience des différences de classe. Ils vont à l’école ensemble, accompagnés par Gianni, le grand-père dans sa voiture blindée. Ils sont inséparables.

Pendant quarante ans, de 1975 à 2015, ils vont se croiser, se manquer, s’aimer et se perdre. Mais jamais ils ne s’oublieront, ni ne finiront de s’aimer.

Leur première séparation a lieu en 1981 lorsque Sonia, la mère de Valerio, part à Rome avec son amant, un petit truand, usurier et receleur. Elle emmène son fils. Sonia est prête à tout pour échapper à sa condition, gagner de l’argent, contrairement au père de Valerio, un homme patient et humain.

«  Si tu fais tout dans les règles, tu seras toujours un perdant, disait-elle.»

Valerio qui se croyait aussi bourgeois qu’Olivia tombe de haut dans les quartiers pauvres de Rome. Il joue avec les petits délinquants, découvre un langage, le romanesco  et perçoit le trafic de drogues et d’armes.

Olivia et Valerio se retrouvent en 1993. Ils ont dix-huit ans. L’Italie a entamé son opération Mains propres. Le père d’Olivia est arrêté pour avoir accordé des pots de vin, sa mère sombre dans l’alcoolisme. Valerio rêve de devenir magistrat. Le destin en la personne de son ami d’université, Constantino, fils d’industriel, le fera dirigeant dans l’entreprise Bernasconi. N’est-ce pas le moyen d’entrer dans une de ces bourgeoisies italiennes pour enfin appartenir à tous les mondes dont celui d’Olivia?

« L’excès de richesse est dangereux. »

Olivia et Valerio, chacun de leur vie, passent à côté du bonheur, une évidence difficile à saisir. Il devient corrompu alors qu’il rêvait de justice. Elle, l’héritière, gâche sa vie sur de mauvaises alliances.

Avec sa trilogie, Elena Ferrante a provoqué un raz-de-marée littéraire. J’ai lu le premier tome sans être convaincue. En un seul livre, Catarina Bonvicini joue la sobriété sans pathos. Avec en arrière plan, la société italienne des années de plomb à l’ère Berlusconi, ce roman d’amour impossible trouve le juste ton. A l’image de Manon, la grand-mère inoubliable d’Olivia, le récit a de la grâce et de l’intelligence, jouant avec les codes de la bourgeoisie italienne.

Belle rencontre avec Catarina Bonvicini qui me donne envie de découvrir son dernier roman, Les femmes de.

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

3 juillet 2020 à 10 h 23 min

J’avais beaucoup aimé ce roman, notamment le traitement des personnages et l’aspect sociétal en toile de fond. C’est très différent en effet d’Elena Ferrante, dans l’écriture et la psychologie (mais moi j’adore Ferrante). J’ai acheté « Les femmes » de pour les vacances. J’espère qu’il sera aussi attachant.



3 juillet 2020 à 13 h 39 min

Comme quoi on peut faire bien en plus concis 😉



    4 juillet 2020 à 16 h 21 min

    Sans aucun doute. Comme je n’ai pas lu les deux autres tomes de Ferrante, je ne peux pas savoir si elle réussit à tenir son lecteur sur la distance. Vu le nombre de ventes, je pense que oui



3 juillet 2020 à 14 h 33 min

je ne connaissais ni le livre ni l’auteure alors noté,
j’ai lu « L’amie prodigieuse » et je n’ai aimé que le 1er…
par contre j’ai découvert Rosa Ventrella et c’est tout autre chose 🙂



3 juillet 2020 à 17 h 56 min

Ferrante, pas encore lu et, pas envie de le découvrir.



6 juillet 2020 à 12 h 24 min

Helena Ferrante semble toujours écrire le même livre. Mais cette autrice a l’air de proposer autre chose. Je note, forcément.



2 août 2020 à 8 h 51 min

Tu es tentante avec ce roman italien !



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