Titre : Au-revoir là-haut
Auteur : Pierre Lemaitre
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 576
Date de parution : août 2013
Auteur :
De Travail soigné à Sacrifices, en passant par Robe de mariée, Pierre Lemaitre s’est imposé comme un des grands noms du roman noir français, prix du Polar européen du Point, prix Polar des lecteurs du Livre de poche, prix du Meilleur polar francophone.
Pierre Lemaitre, pour Au revoir là-haut, est le lauréat du prix Goncourt 2013.
Présentation de l’éditeur :
« Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après. »
Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.
Mon avis :
Tout commence sur un champ de bataille le 2 novembre 1918. Les soldats allemands ou français attendent l’armistice et ne se cherchent plus. Mais le lieutenant Henri d’Aulnay-Pradelle, un bel aristocrate » terriblement civilisé mais foncièrement brutal » veut un dernier coup d’éclat pour « regagner son rang dans l’échelle de l’aristocratie« . Il envoie deux éclaireurs, les coups de feu claquent et la dernière bataille sera mortelle pour les éclaireurs et déterminante pour l’avenir de deux soldats, Albert Maillard et Edouard Péricourt.
Il ne faut pas trop en dire sur l’histoire car, en bon maître du polar, Pierre Lemaitre sait nous tenir en haleine. Il a l’art de nous faire croire à certaines possibilités puis de retourner la situation. Et nous nous retrouvons dans « une situation explosive à allumage progressif« .
Les personnages ont tous un trait de caractère imposant. Honneur, pouvoir, morale se débattent au sein des histoires de famille ou de corruption.
Les relations sont toutes complexes. Regrets, rancune, responsabilité que ce soit entre Albert et Edouard ou entre le père Péricourt et son fils.
L’auteur utilise la troisième personne pour ce récit ce qui lui permet de mieux analyser les réflexions des personnages, leur évolution mentale, de parfaire la mise en scène et de nous asseoir en première loge de ce grand spectacle.
Déjà largement accaparée par l’histoire et ses rebondissements, je me suis aussi fait cueillir par l’apparition épisodique d’ une opinion générale, d’ une note d’humour ou par d’un instant d’émotion.
Voici un Prix Goncourt largement mérité.
Commentaires
je ne lis rien…..je rédige le mien avant….
J’aurais donc le plaisir de te lire bientôt
Oui un Goncourt bien mérité 🙂
Cette fois, tout le monde semble d’accord
Je n’ai pas trop lu ta critique…
Mais la 4è de couverture est vraiment tentante !!
Bah, alors…elle ne te plaît pas ma chronique?
Non trêve de plaisanterie, je te sais très occupée.
C’est sympa d’avoir pris le temps de mettre un mot.
Il faudra que j’aille voir où tu en es dans ton blog
Tu rejoins tous ceux qui l’ont déjà apprécié… Je n’ai plus vraiment le choix… Il va falloir que je le lise.
Ce serait dommage de passer à côté
Je ne lis que des éloges. Mais le sujet ne m’intéresse pas du tout !
Je me trompe peut-être sur ce que tu désignes comme le sujet.
Le sujet présenté en quatrième de couverture (période après guerre, reconstruction, glorification des disparus et abandon des rescapés) représente effectivement le thème et les grandes lignes. Mais je crois que ce que les lecteurs aiment et ce que l’on retient de ce roman c’est l’effet de mise en scène, le cheminement des personnages sortis de la guerre et lâchés en cette période charnière entre les regrets et les espoirs.
Je n’essaie pas de te convaincre mais il ne faut pas le voir comme un nième roman sur la première guerre mondiale
Jostein, ton billet est très bon mais je partage encore plus ton analyse dans la réponse à « L’Irrégulière ». Je me reconnais dans ta description des lecteurs.
Cela me rassure. Je n’ai donc pas dit de bêtises à l’Irrégulière et quelque part tenté de la convaincre avec de faux arguments.
Sachant que je ne veux bien sûr « obliger » personne à lire un livre, mais ce serait dommage de se faire un faux à priori ( ce qui n’est peut-être pas son cas en plus) merci de ton commentaire
Cet avis me conforte dans l’idée de l’acquérir dès que j’aurai diminué ma pile à lire ! 🙂
Le problème est qu’en attendant que la PAL diminue, beaucoup de tentations se sont accumulées. Je me suis dit la même chose en début de mois et depuis j’ai déjà vu au moins quatre livres qu’ il me tarde d’acquérir.
Je l’attend avec impatience….
Comme je te comprends. Il doit être dans tous les bibliothèques maintenant mais la liste d’attente est longue
Un des premiers que j’ai lus de cette rentrée. J’ai adoré et tout de suite espéré qu’il ait le Goncourt. Je pensais d’ailleurs qu’il allait décrocher celui des Lycéens. Coup double à venir ?
Les lycéens ont toujours un goût très sûr, ou, en tout cas, en affinité avec les miens.
Beaucoup aimé ce livre et ton commentaire
Je savais que tu avais aimé. Merci d’approuver mon commentaire
Je dois le lire également, ta chronique me donne encore plus envie de le commencer ! 🙂
Tant mieux. J’irai lire ton avis pour voir si tu rejoins le clan des satisfaits du Prix Goncourt 2013. Bonne lecture
Oui je suis d’accord avec toi, c’est un Goncourt mérité car enfin « Grand public » (sans aspect péjoratif), le Ferrari de l’année dernière était remarquable mais pas facile à lire. J’ai fait une mini-dépression à l’annonce du prix (j’aurais tellement aimé ce soit Sorj Chalandon…) mais vite oubliée avec la lecture de ce roman ! Il m’a vraiment emballé 😉
Personnellement, je préfère le roman de Chalandon que j’ai classé en coup de coeur. Mais il est effectivement moins « grand public » et Chalandon nous a habitué à ce genre et cette qualité. Par contre, c’est aussi une performance de Lemaître que d’être passé du polar ( de grande qualité aussi) au roman.
Effectivement, c’est rare de voir un auteur changer de style littéraire.J’avais beaucoup aimé Alex et c’est rare pour moi d’aimer les polars 😉
Je ne doute pas une seule seconde qu’il mérite son prix ! J’ai hâte de le lire !!
Je te comprends avec tous ces éloges que l’on lit partout. Bonne lecture