Titre : L’invention du diable
Auteur : Hubert Haddad
Editeur : Zulma
Nombre de pages : 320
Date de parution : 18 août 2022

 

Marc Papillon de Lasphrise

Marc, fils cadet de Monseigneur de Lasphrise rencontre la mort à l’âge de quatre ans. Alors que son père vient de rendre l’âme, les cloches d’Amboise sonnent le trépas du roi Henri. Quelques jours plus tard, l’enfant se fait piétiner par un cochon. Sauvé par le porcher, ils survit aux méthodes empiriques des médecins. Une fois la fièvre envolée il lui reste les cauchemars.
Vaillant capitaine, combattant dans les troupes de Guise, il se veut alors poète. Délesté de son fief familial devenu friche sous le règne de Charles, Papillon retrouve la joie avec la venue de Marguerite, une enfant qu’il aurait eu avec la Belle d’Arcy lors des combats auprès du duc de Mayenne. Une joie de courte durée puisque la belle Margot est emportée par une forte fièvre.

Combien de frères d’armes, combien de compagnons rendirent l’âme avec des flots de sang entre ses bras vraiment secourables.   Et puis sa mère , dame du Plessis-Prevost, sa jeune sœur Geneviève, aussi l’Anthoyne, moitié de frère et corps entier…

Puis finalement, sa tendre et adorée Marguerite.
En 1599, le corps de Marc Papillon, est retrouvé inerte dans la neige. Pourtant, nous le suivrons au fil des siècles sur les champs de bataille et dans le lit de belles dames, arpentant Paris et ses en irons sur un cheval portant toujours le même nom. Car Papillon a fait un pacte avec le diable. Tant que ses poèmes ne seront pas reconnus, en quête de l’immortalité, il errera dans les siècles.

Des siècles d’histoire pour un roman épique

L’histoire commence au XVIe siècle à la mort du roi Henri III. Mort juste après l’édit de Nantes, nous retrouvons Papillon à Paris lors des guerres contre les huguenots puis lors de la Révolution. Napoléon III, Adolphe Thiers, Papillon nous fait vivre les bouleversements parisiens. Toujours il cherche dans les bibliothèques, les librairies, les salons parisiens des traces de ses poèmes. Il faudra attendre 1932 pour trouver un article sur un grand poète méconnu écrit par M. Coulon.

La mort est un rêve instantané qui peut durer une vie.

Papillon, poète libertin et bretteur invétéré se fera plusieurs fois arrêté, notamment par la gestapo. Mais l’immortel s’échappe toujours et préfère hanter le lit de belles femmes.

Faire semblant de dépérir et d’agoniser par compassion pour la mortelle tant aimée ne pouvait aboutir qu’à sa disparition.

Un roman de niche

Je suis toujours impressionnée par le  style d’Hubert Haddad. Il est d’une telle richesse. J’ai beaucoup appris avec ce roman : du vocabulaire mais surtout la découverte d’un poète baroque du XVIe siècle. Que d’aventures au fil des siècles, sur les routes du centre de la France et les quartiers de Paris. Des siècles d’histoire survolés et agrémentés des rencontres voluptueuses. Un grand roman baroque et une réflexion, peut-être trop légère sur la mort et l’immortalité, la reconnaissance des auteurs, la folie aussi avec ce final plutôt pertinent.
Si personnellement j’ai aimé ce roman, ce n’est pas une lecture qui conviendra à un large public.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

5 septembre 2022 à 15 h 01 min

Hubert Haddad n’est pas un auteur grand publique, il faut dire.



19 septembre 2022 à 21 h 58 min

Ça, par contre, ça peut me plaire. J’aime Haddad et toutes ces réflexions, ces temps-ci, ça me parle.



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