Titre : Nos pleines lunes
Auteur : Sophie Krebs
Éditeur : Baudelaire
Nombre de pages : 154
Date de parution : novembre 2012
Présentation de l’ Éditeur ( Baudelaire) :
« Dehors il pleut des cordes. Des cordes mais sans nœuds. C’est heureux parce que moi j’aime pas les nœuds. C’est pas comme Lolita. Lolita elle s’en met plein les cheveux. Des à pinces, des violets, des à carreaux. L’autre jour elle a même dit qu’elle aimait les à petits pois. Moi les petits pois c’est le jeudi. J’en prends plein parce que moi aussi j’aime bien les petits pois. »
Deux êtres très attachants, emplis d’amour et de poésie… Une intrigue à démêler dont les rebondissements n’ont pas fini de vous surprendre… Une mosaïque à reconstituer, faite d’instants passés et présents, heureux ou douloureux, mais toujours baignés d’amour, de persévérance et d’espoir…
Quelques mots sur l’auteur :
Médaillée du Conservatoire de Paris, Sophie Krebs est professeur de formation musicale depuis trente ans. Passionnée de pédagogie, elle invente en 2003 la méthode RYTMO, une méthode d’apprentissage du rythme au travers des mots. Elle publie en 2004 des recueils de pièces de musique verbale qu’elle baptise Enfantillages et crée en 2007 les jeux de société RYTMO qui obtiennent une médaille d’Or du Concours Lépine International.
Pour passer de la musique verbale à la littérature il n’y avait plus qu’un pas…
Elle le franchit aujourd’hui avec son premier roman Nos pleines lunes
Mon avis :
Je suis entrée dans ce livre un peu gênée par le phrasé du premier narrateur. Au second chapitre, une seconde voix apparaît, plus douce. Le rythme de l’alternance s’installe, la musicalité des phrases courtes fait son effet, le mystère des personnages suscite l’intérêt.
Petit à petit, on comprend qu’il existe un lien entre les deux personnages. On devine plus ou moins leur histoire.
Avec un grand naturel, l’auteur évoque la brutalité, la perversion du monde psychiatrique mais aussi la naïveté, la tendresse des pensionnaires. Même si le fond est choquant, le récit est toujours d’une simplicité et d’un naturel rassurant.
Lucas peut être triste, enjoué, violent. Laetitia est sensible et mélancolique. Il aime les escargots et les mots. Elle aime les fleurs et les photos.
Puis l’alternance des voix casse le rythme comme pour mieux nous entraîner dans cette histoire dont l’auteur nous réserve l’ultime explication en fin de livre.
Même si le style et l’histoire restent très simples, la formation musicale de l’auteur se ressent fortement dans la construction et le récit. Elle parvient avec joliesse et simplicité à évoquer un thème tragique et poignant.
» Je m’arrête sur la chute d’un oisillon sans plumes. La mère au bord du nid le regarde tomber. Elle sait combien il est inutile de l’élever car il est déjà condamné. »
» Parfois, l’idée me vient qu’il est peut-être heureux que cet endroit reste caché derrière ces barreaux et ces portes blindées. Pour qu’une partie du monde reste en joie. Avec ses illusions. Ses petits tracas. »
Je remercie Sophie Krebs pour la lecture de ce très beau et sensible premier roman.
Commentaires
Mon coup de foudre comme tu le sais 😉 Tu as fait une belle chronique Jostein. Son écriture est d’une force incroyable je trouve. J’y ai été très sensible.
Bonne journée bises
J’ai beaucoup apprécié ton article aussi. L’auteur a bien raison de défendre son livre et nous de la relayer. Bon week-end
La couverture est très chouette en tout cas!
Oui, et cette maison d’édition a aussi un format original qui se repère et se diférencie des autres livres.