kushnerTitre : Les lance-flammes
Auteur : Rachel Kushner
Littérature américaine
Titre original : The Flamethrowers
Traducteur : Françoise Smith
Éditeur : Stock
Nombre de pages : 540
Date de parution : 14 janvier 2015

Auteur :
Rachel Kushner est née en 1968 en Oregon. En 2008, elle publie son premier roman, TELEX de Cuba (Cherche Midi), finaliste pour le National Book Award et le Dayton Literary Peace Prize. Le livre est classé parmi les best-sellers du New York Times et remporte le California Book Award. Elle a également bénéficié d’une bourse Guggenheim en 2013.

Présentation de l’éditeur :
Reno a trois passions : la vitesse, la moto et la photographie. Elle débarque à New York en 1977 et s’installe à Soho, haut lieu de la scène artistique, où elle fréquente une tribu dissolue d’artistes rêveurs, narcisses qui la soumettent à une éducation intellectuelle et sentimentale. Reno entame alors une liaison avec l’artiste Sandro Valera, fils d’un grand industriel milanais qu’elle suit en Italie où ils sont bientôt emportés dans le tourbillon de violence des années de plomb.
Un tour de force, un roman électrique au centre duquel Reno, jeune femme « en quête d’expériences », se construit face au miroir déformant de l’art et du mensonge.

Mon avis :
 » Ronnie disait que certaines femmes, ce qu’il y avait d’excessif à leur maquillage, à leurs vêtements moulants, gagnaient à être vues par la fenêtre d’une voiture qui fonçait dans les rues. Mais peut-être qu’en fait, les femmes étaient faites pour passer à toute allure, pour n’être qu’un mouvement flou derrière une vitre. Comme les Lilis. Un flash, puis plus rien. Ce n’était qu’une moto mais ça ressemblait à une manière d’être. »
Âgée d’une vingtaine d’années, cette ancienne championne de ski qui dessinait des traces sur la neige, et que tous appelleront Reno puisqu’elle arrive du Nevada, débarque à New York pour allier ses deux passions que sont l’art et la vitesse. En rencontrant Thurman et Nadine la fofolle, elle plonge dans le milieu artistique et décadent du NewYork des années 70. Très vite, elle s’éprend du meilleur ami de Ronnie, Sandro Valero, sculpteur mais surtout fils de l’industriel italien qui produit les pneus des motos Valera.
Artiste, Sandro a rompu avec sa famille laissant son frère Roberto à la tête des usines italiennes. Il offrira toutefois à Reno le dernier prototype de moto Valera qui lui permettra de dessiner des traces dans les plaines de sel de Bonneville puis d’établir le record de vitesse féminin sur un bolide révolutionnaire.
Avant de partir sur le circuit de Monza, Sandro l’accompagne chez sa mère à Bellagio où elle découvre l’ambiance guindée de la haute société italienne et surtout la cruauté de l’odieuse mère de Sandro.
«  Sandro me servait de protection contre cet univers de luxe, de domestique et de coutumes, m’armait contre lui tout en m’y introduisant. »
L’auteur nous immerge alors dans cette Italie en pleine crise contre le fascisme avec l’action de Brigades rouges et les manifestations de la jeunesse gauchiste. Reno plonge dans cette atmosphère de rébellion des exploités contre les nantis et le luxe des riches rues de Rome.
Les lance-flammes est un roman ambitieux qui nous plonge dans le New York des artistes du milieu des années 70 puis dans l’Italie en pleine effervescence sociale.
Dans les deux cas, Rachel Kushner décrit parfaitement l’ambiance des milieux avec la rencontre de plusieurs personnages et la description de nombreuses scènes vivantes et perspicaces. Je peux même regretter que parfois, son ambition aille trop loin au risque de perdre le lecteur. Car elle souhaite nous donner tout ce qui constitue chacun. Du passé des Valera, de l’exploitation des indiens pour la récolte du latex, de l’histoire du gang des rues Motherfuckers des années 60, des records de vitesse, de l’insertion des mires sur les bandes cinématographiques, Rachel Kushner nous instruit. Certes, elle aurait pu se concentrer sur le roman d’initiation de cette jeune femme qui découvre l’art, la politique, l’amour et les différences sociales mais nous aurions pu alors lui reprocher le déjà lu.
Ce roman a sa patte grâce à son ambition et le charme de ses personnages avec une Reno adorablement jeune, n’osant dévoiler ni ses passions ni sa jalousie, un Sandro au charisme et charme indéniable, un Ronnie détaché et fragile, une Giddle paumée et extravagante et tant d’autres figures si bien campées.
Un roman ambitieux avec quelques longueurs mais qui mérite le détour.

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Auteur

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Commentaires

20 juillet 2015 à 16 h 35 min

L’une de mes toutes prochaines lectures !



Laure Micmelo
20 juillet 2015 à 21 h 03 min

Vu le pavé, je comprends les longueurs, mais ça donne bien envie quand même.



21 juillet 2015 à 8 h 51 min

Pas plu tenté que cela, malgré tout.



21 juillet 2015 à 22 h 37 min

Je ne suis pas vraiment tentée. Je passe mon tour.



25 juillet 2015 à 14 h 27 min

J’ai beaucoup aimé ce roman. J’ai lu plusieurs avis qui comme toi, lui reprochent quelques longueurs, mais je ne me suis personnellement pas ennuyée une seconde à cette lecture. J’ai trouvé au contraire que Rachel Kushner y déployait une énergie qui rend son texte à la fois original et passionnant. Et je suis complètement d’accord avec toi lorsque tu écris que c’est un roman ambitieux..



    26 juillet 2015 à 8 h 28 min

    Les longueurs, je les ai trouvées dans les discours des personnages secondaires ( Marvin, Chesil Jones ou John Dogg). Même si ils sont très intéressants et ajoutent du crédit à l’atmosphère, ils me créaient une pause dans le rythme du roman.



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