WAllenC’est un article de Bibliobs  faisant le lien entre les dernières sorties de Woody Allen et d’ Amélie Nothomb qui m’incite à parler d’un film dans mon blog essentiellement consacré aux livres.

J’ai lu en septembre Le crime du comte Neville et je viens de voir en salle de cinéma L’homme irrationnel. Woody Allen et Amélie Nothomb, outre le fait qu’ils ont une régularité annuelle et automnale à produire une fiction, ont cette année la même idée de disséquer dans la simplicité la nécessité du meurtre.

Contrairement à cet article du Nouvel Observateur, même si je rejoins un peu l’idée de paresse de nos ténors de la littérature belge et du cinéma américain, j’ai aimé le livre et le film.
Pourquoi?
Déjà parce que je suis l’actualité cinématographique de Woody Allen depuis les années 80 (oui, je sais, cela ne me rajeunit pas), même si j’ai fait une grande pause à une  période de ma vie bien occupée par la maternité  et que je lis aussi depuis de nombreuses années tous les romans d’Amélie Nothomb.
Ensuite parce que l’un comme l’autre construit phrase par phrase, acte par acte une intrigue, parce qu’ils parviennent à simplifier à force de dialogues presque insignifiants, de petites phrases et petites idées patiemment empilées à démontrer une idée.
Finalement, je sors avec la curieuse impression que c’est à la fois creux et empli de réflexions.

L’un comme l’autre surfe sur leur environnement privilégié et bien maîtrisé. Si Amélie Nothomb nous fait sourire des petits travers de la noblesse belge, Woody Allen garde cette ironie de fond sur la bourgeoisie intellectuelle new-yorkaise.
Et l’un comme l’autre, sur de registres différents ( classique ou jazzy) accorde une belle place à la musique. La bande son dans L’homme irrationnel adoucit tellement le contexte, nous invitant à garder une distance humoristique par rapport au contexte, nous rappelant peut-être que nous sommes sur un cas d’école.

Si Amélie Nothomb nous habitue à ses prénoms de personnages un peu désuets, Woody Allen aime reprendre ses acteurs et notamment ses actrices fétiches. Dans ce dernier film, vous apprécierez le duo d’acteurs composé de Emma Stone ( déjà dans Magic in the Moonlight en 2014) et de Joaquin Phoenix (acteur très remarqué dans Her de Spike Jonze en 2013).

EStone

Hasard et morale, sens de la vie, L’homme irrationnel et Le crime du comte Neville nous invitent à la réflexion. Parce que les auteurs ne nous apportent pas de réponse mais nous laissent faire notre propre chemin sur le sens de la vie.

Nombreux dialogues, belles images, tout paraît très simple. Mais ne faut-il pas justement tout le talent de grands auteurs ou réalisateurs pour laisser paraître autant de simplicité.

Auteur

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Commentaires

23 octobre 2015 à 9 h 29 min

Intéressant ton billet! Je n’ai pas encore lu le nouveau Amélie Nothomb. Mais j’ai beaucoup aimé L’homme irrationnel, je l’ai vu mercredi soir! J’étais conquise. J’ai bien aimé ce contraste entre la légèreté de la musique dans le film et le crime commis, ce jeu entre comédie et drame.





24 octobre 2015 à 14 h 24 min

J’ai profité du match de rugby samedi dernier pour m’éclipser vers le cinéma le plus proche et je ne le regrette pas, j’ai apprécié moi aussi le film de Woody Allen. Je n’aurais sans doute pas su le formuler aussi clairement, mais je me retrouve complètement lorsque tu écris  » je sors avec la curieuse impression que c’est à la fois creux et empli de réflexions »…
J’ai juste eu un peu de mal au début avec la prestation de Phoenix (dont j’aime beaucoup habituellement le jeu) que j’ai trouvée surjouée, mais cette impression s’est atténuée au film de l’intrigue.
Quant à Nothomb, j’ai commencé comme toi par lire tous ses titres, mais j’ai abandonnée après une douzaine… j’avais l’impression de lire à chaque fois le même roman.



    25 octobre 2015 à 13 h 29 min

    Je suis assez d’accord sur le ressenti de scènes un peu surjouées, même chez Emma Stone parfois. Mais cela fait peut-être partie du côté un peu caricatural donné à la démonstration. Enfin, je le sens comme ça.
    Les univers de Woody Allen ou Amélie Nothomb sont si marqués que l’impression de familiarité est forte.



Marine
4 décembre 2016 à 21 h 24 min

Bonjour,

Avez vous aussi remarqué le lien entre le journal d’hirondelle d’Amélie Nothomb et l’homme irrationnel?
Je suis à la recherche de personnes qui ont fait le lien sur internet mais mes recherches ne portent pas de fruit. Votre post m’a beaucoup interpellée?
J’aimerais avoir votre avis sur ces deux oeuvres si vous avez eu l’occasion de lire journal d’hirondelle.

Bonne lecture.



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