Titre : HHhH
Auteur : Laurent Binet
Éditeur : Grasset
Nombre de pages : 441
Prix Goncourt 1er roman 2010
Résumé:
A Prague, en 1942, deux hommes doivent en tuer un troisième. C’est l’opération « Anthropoïde » : deux parachutistes tchécoslovaques envoyés par Londres sont chargés d’assassiner Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo, chef des services secrets nazis, planificateur de la solution finale, « le bourreau », « la bête blonde », « l’homme le plus dangereux du IIIe Reich ». Heydrich était le chef d’Eichmann et le bras droit d’Himmler, mais chez les SS, on disait : « HHhH ». Himmlers Hirn heiβt Heydrich – le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich. Tous les personnages de ce livre ont existé ou existent encore. Tous les faits relatés ont été vérifiés. Mais derrière les préparatifs de l’attentat, une autre guerre se fait jour, celle que livre la fiction romanesque à la vérité historique. L’auteur, emporté par son sujet, doit résister à la tentation de romancer. Il faut bien, pourtant, mener l’histoire à son terme.
Mon avis:
HHhH est avant tout une analyse historique. Mais la touche personnelle de Laurent Binet en fait un livre très perspicace.
L’auteur intervient par petites touches dans ce récit afin de recadrer et d’expliciter son rôle d’écrivain. Il explique ses sources, compare avec d’autres oeuvres, s’interdit de romancer et quelquefois semble même être présent au milieu de l’action.
Les références bibliographiques (J Litell, Vladimir Pozner…) et cinématographiques ( Fritz Lang) sont pertinentes et riches.
Sans tomber dans le drame, l’auteur raconte les horreurs de la seconde guerre mondiale, surtout la personnalité de Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo puis Protecteur de la Bohême-Moravie.
C’est aussi le récit de l’opération menée par un tchèque et un slovaque sous contrôle de Londres, visant à éliminer Heydrich. Si le récit s’éloigne de son objectif en début de roman, sans toutefois perdre de son intérêt, la fin décrit avec rythme et détails cet attentat puis la recherche frénétique des coupables.
Le style est vraiment très personnel, moderne et l’auteur garde un léger humour malgré l’horreur du sujet.
» Alors comme ça, les Thchèques n’aiment pas Heydrich? Eh bien on va leur trouver pire! Là, évidemment, un temps de réflexion s’impose, puisque trouver pire qu’Heydrich, c’est difficile. »
» Il a très vraisemblablement estimé que pédaler en côte avec un SS énervé dans son dos ne serait pas une option payante. »
HHhH est un premier roman très prometteur car Laurent Binet a vraiment un style très personnel et agréable, une grande richesse littéraire et il montre, ici, qu’il sait traiter un thème délicat avec authenticité et originalité.
Commentaires
Il m’intrigue beaucoup ce livre et me tente bien!
Intéressant et original. Il est sorti en poche depuis.
intéressant, cela me fait une piqûre de rappel, retenu également
C’est le bon côté des recopies. Cela remet en mémoire de bonnes idées de lectures.