tardieu2Titre : La confusion des peines
Auteur : Laurence Tardieu
Éditeur : Stock
Nombre de pages : 160
Date de parution : août 2011

Résumé :
« J’ai toujours su qu’un jour, ce livre, je l’écrirais. Il m’a fallu du temps. Il m’a fallu écrire d’abord d’autres livres, plus doux, plus feutrés, inventer des histoires, sans doute tentatives d’approche de celui-ci. Un jour d’août 2009, parce qu’il ne pouvait plus en être autrement, j’ai su que j’allais enfin affronter ce autour de quoi j’avais toujours tourné. 

On écrit de très loin. De ce qui ne peut se dire. Vient un moment où écrire, c’est aller chercher tout ça, qui se tenait enfoui, secret, pour le libérer enfin, afin de pouvoir continuer à vivre. 
La confusion des peines, c’est le livre d’une fille pour son père. La fille, la narratrice, prend appui sur le silence qui depuis dix ans a entouré la condamnation de son père et, dans le même temps, la mort de sa mère, pour tenter de retracer un cheminement : qui est cet homme, qu’enfant elle a aimé d’un amour fou, qui lui apparaissait tellement au dessus des autres, qui un jour s’est brutalement retrouvé condamné pour corruption, et qu’aujourd’hui elle ne sait plus rejoindre ? Comment comprendre, accepter, qu’un homme n’est pas un mais multiple, secret, contradictoire, faillible – humain ? Et, ce cheminement étant fait, comment sortir du silence qui la lie depuis toujours à ce père, si proche et si lointain, pour s’arracher à lui et exister enfin ? 
N’être plus la fille, devenir une femme ? La confusion des peines, c’est cette expérience : celle, miraculeuse, que permet l’écriture : passer d’une rive à une autre – naître, enfin. » Laurence Tardieu

Mon avis :
 » Alors qu’on me laisse dans mes livres aller vers l’irracontable, pénétrer les espaces nocturnes au seuil desquels les mots
sont restés faute d’avoir pu être prononcés, qu’on me laisse chercher là où la vie a enfoui, là où la vie a caché, c’est là que je veux aller, dans ces pays perdus, ces terres de non-dits, comme dans l’amour on cherche à rejoindre l’autre dans ce qu’il a de plus secret et que seul parfois le corps finit par livrer dans un cri que nul mot ne pourra jamais remplacer.
 »
Ce livre est une longue lettre de Laurence Tardieu à son père. Il émane du besoin de rompre le silence qui a toujours été une règle d’or de la famille.
Le père, cadre important de la Compagnie Générale des Eaux, se voit inculper de corruption en 1996. Plus que de cette affaire, l’auteur a souffert du silence familial qui l’a suivie. Quelques années plus tard, son père passe ses nuits en prison et sa mère se meurt d’un cancer.
Ainsi que lui dit son père, cette histoire de famille n’intéresse pas le lecteur et la première partie n’a obtenu mon attention que par la qualité du style. En seconde partie, j’ai apprécié le regard de l’auteur sur la société bourgeoise du XVI e arrondissement de Paris et surtout ses reflexions sur l’emprisonnement (thème cher à l’auteur).
Dans ces prisons où « le dehors et le dedans ne se rejoignent jamais » et où l’homme est dépossédé de sa liberté, de son
identité et de son temps.
Par contre, j’adore le style de cette auteure qui sait dévoiler sa pensée. Elle alterne souvent les phrases courtes révélatrices de ses émotions et les longues envolées avec une successions d’appositions.
J’aimerais beaucoup lire, à nouveau cette auteur, mais sur une œuvre de fiction.

Mon roman préféré reste Puisque rien ne dure.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

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