dvcTitre : La femme de nos vies
Auteur : Didier Van Cauwelaert
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 304
Date de parution : mars 2013

Auteur :
Didier van Cauwelaert cumule prix littéraires et succès public. Prix Del Duca pour son premier roman en 1982, prix Goncourt et prix Nimier pour Un aller simple en 1994, il a publié récemment Les témoins de la mariée et Double identité.

Présentation de l’éditeur :
Nous devions tous mourir, sauf lui. Il avait quatorze ans, il était surdoué et il détenait un secret. Moi, on me croyait attardé mental. Mais ce matin-là, David a décidé que je vivrais à sa place.
Si j’ai pu donner le change, passer pour un génie précoce et devenir le bras droit d’Einstein, c’est grâce à Ilsa Schaffner. Elle m’a tout appris : l’intelligence, l’insolence, la passion. Cette héroïne de l’ombre, c’est un monstre à vos yeux. Je viens enfin de retrouver sa trace, et il me reste quelques heures pour tenter de la réhabiliter.

La femme de nos vies fait partie des dix ouvrages sélectionnés pour le Prix Cabourg du roman 2013.

Mon avis :
En janvier 1941 Jürgen Bolt, jeune paysan autiste léger, dénoncé par ses parents est interné à l’hôpital psychiatrique d’ Hadamar. Son voisin de lit est David Rosfeld, un garçon juif surdoué dont la mère, célèbre scientifique a été assassinée.
La veille de l’euthanasie de ces jeunes enfants différents par les nazis, Jürgen et David échangent leur identité.

 » Je refuse d’être le meilleur dans une société sans âme qui tue ceux qu’elle juge inférieurs. »

Ilsa Schaffner récupère des enfants surdoués pour les projets scientifiques du Reich. Elle avait repéré David et elle emmènera donc Jürgen. Dans le château d’Helm en Bavière, elle gère une école de surdoués avec son ami Gert qui lui, dresse des chiens pour l’armée nazie. Hitler est très intéressé par les progrès des animaux et attend des enfants qu’ils mettent au point la bombe atomique, chose possible avec les archives de Yael Rosfeld.
Soixante dix ans plus tard, David alias Jürgen est au chevet d’Ilsa et il y croise Marianne Le Bret, sa petite-fille. Elle souhaite arrêter l’acharnement thérapeutique sur sa grand-mère qui pour elle, n’est qu’un bourreau nazi.
Dans une longue conversation indirecte, David tente de réhabiliter la mémoire de celle qui lui a sauvé la vie,  » la femme qui a fait ma vie.« .  Et cette empathie constructive, cette intelligence du cœur qui caractérisent Jürgen m’ont totalement convaincue. Car dans ce récit avec Marianne, Jürgen est à la fois passionnant, fripon, curieux, philosophe. Jürgen communique sa sensibilité lorsqu’il sauve un veau de l’abattoir, sa passion devant la belle Ilsa, son admiration pour l’intelligence et la bonté de David, son impulsivité quand il assène un coup de poing à Hoover qui insulte la mémoire d’Einstein, sa curiosité lorsqu’il se mêle de la vie intime de Marianne.
Certes l’histoire est intéressante avec le projet et le destin d’Ilsa, la rencontre avec Einstein, mais c’est surtout cette façon de raconter qui m’a ravie avec un double objectif pour le narrateur, celui de réhabiliter Ilsa Schaffner et de redonner à Marianne le bonheur et la douceur de vivre.

«  A force de tout garder au fond de soi, on passe pour quelqu’un d’insensible, et on en veut aux autres d’être aussi mal jugés. »

 » Toujours cette peur de blesser ceux qu’on aime en ouvrant notre cœur. Ce qu’ils  déduisent de nos silences leur fait tellement plus mal… »

Je remercie les Éditions Albin Michel pour la lecture de ce nouveau roman de Didier Van Cauwelaert.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

alexmotamots
30 avril 2013 à 12 h 45 min

Tiens, je pourrais me laisser tenter.



8 mai 2013 à 21 h 47 min

Je suis en plein dedans, et j’adore !



10 mai 2013 à 16 h 40 min

Je viens de le terminer et je me suis littéralement régalée !!
Sinon, sympa ton nouveau chez toi, je vais très bientôt faire comme toi…! 😉



14 mai 2013 à 13 h 33 min

moi qui ai adoré ses pièces de théâtre, je note, tu m’as convaincue!



    14 mai 2013 à 14 h 43 min

    Je suis déçue qu’il ne soit pas retenu dans la dernière sélection mensuelle du Prix Relay. Je n’ai lu que de bonnes critiques parmi les lecteurs que je suis habituellement. Je n’ai pas lu ses pièces de théâtre mais beaucoup de ses romans.A bientôt



Sophie
31 juillet 2013 à 17 h 13 min

Je l’ai quasi terminé, bouffé, dévoré… Une trame époustouflante qui tient en haleine. Le trait de génie qui consiste à intégrer la théorie quantique dans une histoire qui met en scène l’espace/temps, génial! Un seul hic pour moi, cette écriture monologue qui tient son interlocuteur complètement muet.



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