Titre : L’averse
Auteur : Fabienne Jacob
Éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 139
Date de parution : septembre 2012
Auteur :
Fabienne Jacob est née le 25 novembre 1959 à Créhange en Moselle. Elle vit et travaille aujourd’hui à Paris.
Présentation de l’éditeur :
«L’attraction, les femmes l’attrapent au creux de leurs flancs dès qu’elles passent à ma hauteur. Chaque foulée me rapproche de mon instinct d’origine, chaque pas m’éloigne de mon être de surface. L’appel du corps, un appel d’intérieur à intérieur, des chiens qui se sentent. Elles aussi, les petites, elles bichent. Le côté voyou dont je ne réussis pas à me défaire les aimante. J’ai tout fait pour paraître français, le plus français possible. J’ai failli réussir.» Toute sa vie Tahar a aimé ce qui coule, les fleuves, les pluies, les femmes… Quand vient sa dernière heure, montent en lui les visions de l’Algérie qu’il a quittée. L’enfance dans l’incandescence du djebel et la lumière coupante comme un crime en plein midi. Et aussi la guerre qui ne dit pas son nom, mais contraint les hommes à des choix. Au chevet de Tahar demeurent quatre personnes dont les pensées le traversent, bruissantes. Un ex-soldat, une femme aimante, un beau-père qui lui fourgue des prières chrétiennes et un fils muré dans le silence. Chaque voix sonde, à sa façon, la blessure muette de Tahar, mais une seul parvient à la dénouer et à la déborder. Celle qu’on attendait le moins. Et qui monte en même temps qu’une averse d’été, soudaine, éphémère et toute-puissante.
Mon avis :
Tahar va mourir. A son chevet, se tiennent sa femme française, son fils qui n’a jamais prononcé un mot et son beau-père qui perd la mémoire, récite ses prières et s’inquiète pour ses plantations de patates. Les souvenirs apparaissent par bribes : l’arrivée à Marseille à quinze ans en 1962, les souvenirs d’école en Algérie avec les fils de colons, les évènements et la cruauté des fellagas et des soldats français.
Protégé par un fils de colons puis par les soldats français, ces derniers l’emmènent en France suite à l’assassinat de ses parents par le FLN.
A Paris, Tahar est confronté aux camps, au racisme. Marié, père de famille, il ne dira jamais rien de son pays. Il repense à la honte de Souad qui venait le chercher chez les soldats français, à sa propre honte d’avoir trahi les siens.
C’est sûrement le silence du père qui empêche le fils, Pierre de parler.
Tout en douceur, l’auteur effleure les problèmes d’immigration, de racisme, les différences entre familles françaises et algériennes.
C’est avec un style poétique que Fabienne Jacob livre ces souvenirs et la fin du livre est particulièrement belle, avec l’envolée de Tahar auprès des siens.
Toutefois, cette belle écriture, cette forme de récit donnent de la distance par rapport aux personnages et aux évènements. J’ai ainsi eu davantage de difficultés à m’ancrer dans la vie de Tahar, laissant les émotions un peu en suspens.
Si vous aimez ce thème, je vous conseille Des hommes de Laurent Mauvignier, qui m’a davantage émue.
J’ai lu ce livre en tant que jurée du Prix
Commentaires
J’ai été bouleversée d’émotions à le lecture de ce livre !
Personnellement, je suis un peu passée à côté. Les avis furent partagés au sein du jury sur ce roman.
Je note plutôt Des hommes alors 😉
Bonne journée bises
C’est vrai que j’aime beaucoup Mauvignier.
Encore un auteur à découvrir …
je vais le lire, car l’auteure est née à quelques kilomètres de chez moi, et je ne la connaissais pas! merci pour la découverte Jostein!
Moi aussi, j’essaie de lire les auteurs du coin.Ainsi, j’ai lu Marie N’Diaye qui est de Pithiviers.
Je l’avais lu à sa sortie, c’est un très beau livre mais je partage ton avis sur le Mauvignier 😉
C’est peut-être la mémoire du Mauvignier qui m’a fait passer à côté de celui-ci.