sizunTitre : Un jour par la forêt
Auteur : Marie Sizun
Éditeur : Arléa
Nombre de pages : 215
Date de parution : août 2013

 

Auteur :
Marie Sizun est née en 1940. Elle a été enseignante de lettres classiques à Paris, en Allemagne ainsi qu’en Belgique. Elle a trois enfants et vit à Paris depuis 2001.

Présentation de l’éditeur :
Qu’est-ce qui pousse Sabine, petite élève de 5e, solitaire et rêveuse, à ne pas se rendre en classe,ce matin de printemps ? Pourquoi décide-t-elle ce jour-là de faire l’école buissonnière, et d’aller à la découverte d’un Paris qu’elle ne connaît pas très bien et qui l’a toujours fascinée ?
Ce n’est pas seulement pour échapper au rendez-vous que la prof de français, excédée par son désintérêt, a fixé à sa mère.
La fuite de Sabine parle de honte et d’incompréhension.
Honte de sa mère, qu’elle sent ne pas correspondre à l’image qu’on se fait d’une mère attentive, soucieuse de la scolarité de son enfant ; mais aussi honte de son milieu social où la culture reste un mot opaque, presque hostile. La petite prend soudain conscience que ce monde du lycée lui est fermé, comme il l’a été aux siens.
Mais, au cours de sa journée vagabonde, bien des choses vont changer pour elle. Le hasard d’une rencontre lui fera découvrir le trésor qu’elle porte en elle et qui ne demande qu’à être révélé.

Mon avis :
 » Qu’est-ce qu’il penserait, Hugo, de ces élèves ratés d’aujourd’hui qu’on n’envoie pas travailler dans les mines, non, mais qu’on laisse sur le bord de la route, qu’on abandonne en cours de scolarité, sans aucun diplôme, livrés à quel avenir ? »

Marie Sizun, avec un récit à la troisième personne, raconte une journée d’école buissonnière d’une jeune collégienne.
Sabine vit avec sa mère, femme de ménage dont elle a un peu honte à cause de son métier, de son langage et de son apparence. Son père violent a quitté le foyer pour une autre femme. Depuis, Sabine est rêveuse. Ses drôles d’idées l’emmènent parfois « si loin à partir d’un objet, d’une lumière, d’un nuage, d’un mot ». Son peu d’attention en classe en fait une mauvaise élève. Dans ce monde fermé, elle a peu d’amis. Et cette bornée ou désabusée Madame Lemagre, professeur de français l’humilie, la pousse à bout et convoque sa mère pour lui signifier son impertinence.
Cette rencontre n’est pas possible et Sabine préfère fuir, ne plus aller à l’école. Elle part « par la forêt » comme dans son poème d’école, retourne voir Notre Dame parce qu’elle avait aimé cette visite avec la professeur de dessin, seule matière qu’elle adore. Elle a aussi de revoir son père et elle va surtout rencontrer un jeune couple de professeurs anglais, une rencontre providentielle qui telles des fées sur le berceau d’un enfant vont lui donner l’art de la poésie et de la peinture.
« Est-ce que c’était ça la poésie ? Ce trouble pour un mot. »
C’est le genre histoire simple qui met en évidence toutefois les failles de l’enseignement, les difficultés de certains milieux familiaux, un réflexion sur la culture.
 »  Est-ce qu’ils pensent toujours à ce qu’ils disent, les profs ? Est-ce qu’ils sont conscients que nous sommes là, à les entendre, chacun avec son histoire particulière et que les mots peuvent faire mal ? »

 » Le métier qu’on nous fait faire! Soupire Dunonc-Debray. Au ministere, ils s’étonnent qu’on n’ait pas de résultats! Comme si c’était nous les coupables !…Il faut les voir les parents de certains ! Qu’est-ce qu’on peut faire, nous, si la partie est perdue d’avance ? »

En parlant de la culture, « c’est attraper tout ce qui permet de devenir soi-même »

 » C’est tout simple : l’art, c’est rendre belles même les choses tristes et permettre  aux autres de les voir. »

Il est un peu simple de condamner des professeurs exténués devant des classes surchargées et difficiles et de montrer qu’il est si facile d’intéresser un seul enfant le temps d’un instant.
Derrière cette simplicité, il y a pourtant une évidence, chaque enfant doit être compris avec son milieu d’environnement et a forcément un centre d’intérêt à découvrir.
Voici donc un roman court, léger qui peut donner un peu d’optimisme aux professeurs pour cette rentrée, même si la jeune Sabine n’a rien d’un cas désespéré. Elle est simplement dans une situation familiale un peu délicate, le système scolaire pourrait la « détruire » faute d’attention alors qu’elle a de très beaux sentiments (respect, amour sincère pour sa mère, goût manifeste pour l’art)
A méditer

RL2013 Challengedelete plume

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

14 septembre 2013 à 8 h 24 min

J’ai hâte de découvrir cette romancière, j’ai « La femme de l’allemand » dans ma PAL… Ce que tu dis de celui-ci est tentant également !



alexmotamots
16 septembre 2013 à 13 h 15 min

J’avais bien aimé, finalement, malgré quelques bémols.



17 septembre 2013 à 5 h 18 min

il m’attend mais je te sens peu enthousiaste..



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