Titre : Théorie de la vilaine petite fille
Auteur : Hubert Haddad
Éditeur : Zulma
Nombre de pages : 400
Date de parution : 2 janvier 2014

Auteur :
Auteur d’une œuvre immense, portée par une attention de tous les instants aux ressources prodigieuses de l’imaginaire, Hubert Haddad nous implique magnifiquement dans son engagement d’intellectuel et d’artiste, avec des titres comme Palestine (Prix Renaudot Poche, Prix des cinq continents de la Francophonie), les deux volumes foisonnants du Nouveau Magasin d’écriture et le très remarqué Peintre d’éventail (Prix Louis Guilloux, Grand Prix SGDL de littérature pour l’ensemble de l’œuvre).

Présentation de l’éditeur :
« Mister Splitfoot, si tu y es, frappe deux fois ! » Qui se souvient de l’incroyable destin des sœurs Fox, ces deux fillettes de l’Amérique puritaine qui, par une nuit de mars 1848, en réponse aux bruits répétés qui secouent leur vieille ferme, inventent le spiritisme comme on joue à cache-cache ?
Kate, d’abord, sorte d’elfe à la fois espiègle et grave, pleine de fantaisie et de mystère, Margaret, fascinée par la médiumnité de sa petite sœur, et enfin Leah, de vingt ans leur aînée, qui, avec l’aide d’hommes d’affaires de Rochester et de financiers de Wall Street, rêve de fonder un empire à partir de ce nouveau jeu de société un rien macabre…
Avec Théorie de la vilaine petite fille, Hubert Haddad revisite magistralement, dans un style ample et endiablé, un demi-siècle de la folle Amérique, celle du libéralisme naissant, des sectarismes et de toutes les utopies. Il nous offre un roman facétieux, jubilatoire, émouvant, dont on ressort étourdi et joyeux comme d’une baraque de train-fantôme, avec en tête la ritournelle d’un negro spiritual ou d’un vieux folksong.

Mon avis :
La théorie de la vilaine petite fille est peut-être plus connu sous son nom allemand « Poltergeist » grâce au film du même nom. Il s’agit d’un phénomène paranormal consistant en des bruits divers, des effets physiques et autres phénomènes a priori inexplicables. Les adolescents perturbés en sont souvent le porteur.
Dans le roman d’Hubert Haddad, Kate, jeune enfant de onze ans somnambule perçoit les bruits du sous sol de leur nouvelle maison, et, avec l’aide de sa sœur, Maggie, finit par correspondre avec cet esprit « frappeur » d’un colporteur assassiné quinze ans plus tôt en ces lieux.
L’auteur préfère conter les conséquences de ce phénomène sur les deux sœurs Fox, Maggie et Kate, plutôt que de stigmatiser sur le registre du surnaturel et de l’horreur. Il enrichit aussi son histoire du contexte des États Unis du XIXe siècle. On y retrouve des allusions à la conquête de l’Ouest, la guerre de sécession, l’immigration irlandaise en la personne de William Pill, les débuts de l’abolitionnisme avec Frédérick Douglass, l’ostracisme envers les indiens, les différents mouvements religieux avec le révérend Gascoigne et sa fille et l’évangélisateur Alexander Cruik, prédicateur méthodiste et le mouvement féministe.
Voici donc un roman très riche qui nous plonge dans cette Amérique si particulière et fourmillante de l’époque. Mais le côté romanesque intéressant se trouve dans la destinée de Maggie et Kate, toutes deux exploitées par leur soeur aînée, Leah. Elle crée le Spiritualist Institute et oblige les deux jeunes adolescentes à se produire en public, monétisant ainsi leurs dons si particuliers. Elles iront ainsi de tournée en tournée dans tout le Nord Est des Etats Unis, Maggie utilisant parfois des procédés trompeurs pour assurer le spectacle.
 » À trop vouloir fréquenter les morts on se livrait à eux corps et âmes. »
Je vous laisse deviner que la vie des sœurs Fox fut assez mouvementée et plus ou moins tragique.
Le roman des sœurs Fox est une lecture riche qui m’a vraiment plongée dans l’atmosphère de cette Amérique mouvementée. Ce n’est toutefois pas une lecture aisée car l’auteur utilise un langage très étoffé et possède une grande ouverture d’esprit qui s’évade sur un grand nombre de personnages et de faits contextuels.

J’aurais le plaisir de retrouver prochainement cet auteur avec la lecture d’un précédent roman, Le peintre d’éventail.

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Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

3 janvier 2014 à 11 h 06 min

J’aime l’écriture d’Hubert Haddad et j’ai mis ce livre sur ma liste de livres à acheter



3 janvier 2014 à 11 h 27 min

Cette très belle chronique me donne envie de découvrir cet auteur dont j’avais noté Le peintre d’éventail ! Visiblement il tient la route !!! 🙂 Tentatrive va… 😉



3 janvier 2014 à 11 h 29 min

« TentatriCe », ho ! Je tape à côté ce matin…



3 janvier 2014 à 12 h 29 min

Je suis entrain de lire Opium Poppy du même auteur et je dois dire que je suis un peu rebutée par son style ampoulé



    3 janvier 2014 à 16 h 50 min

    Oui, je le souviens que ce titre m’avait tentée et je n’avais pas eu l’occasion de le lire. C’est un peu la réserve que j’ai évoquée en fin de chronique, c’est un style qui ne peut pas faire l’unanimité. Il m’a aussi un peu empêchée de me concentrer sur l’histoire des deux soeurs. Je vais pouvoir conforter ou inverser mon impression avec Le peintre d’èventail.



3 janvier 2014 à 17 h 25 min

Je suis dans « Le peinte d’éventail », et on retrouve cette richesse du texte… J’attends de voir mon sentiment final, mais je tenterai peut-être d’autres romans de cet auteur.



3 janvier 2014 à 17 h 49 min

Je ne connais pas cet auteur, mais ce roman me tente bien.



3 janvier 2014 à 18 h 32 min

Aaaah Le peintre d’éventail, tu devrais aimer. Je note celui-ci mais pas urgentissime…



4 janvier 2014 à 14 h 02 min

Aprés une petite abscence c’est avec plaisir que je retrouve ton actualité litteraire 🙂 je te souhaite une belle année 2014 🙂



5 janvier 2014 à 9 h 35 min

Ce titre me fait très envie. J’aime beaucoup l’écriture de Hubert Haddad. J’ai moins accroché au Peintre d’éventail sans savoir vraiment pourquoi (lu à un mauvais moment ?) mais j’ai adoré Opium Poppy ! et Vent printanier !



9 janvier 2014 à 15 h 29 min

Je suis en train de le lire, et pour autant que j’aime beaucoup l’écriture d’Haddad et que la trame est très bien menée, j’ai un peu de mal à rentrer vraiment dedans. A voir, à voir.



    9 janvier 2014 à 15 h 32 min

    Oui, ce n’est pas une lecture facile. L’auteur s’évade facilement hors du coeur de l’intrigue. Le fin se recentre un peu.



      10 janvier 2014 à 12 h 55 min

      Définitivement, je ne suis pas emballée. Je suis allée au bout, et la fin a un peu plus d’intérêt, en effet. Je trouve qu’on se perd un peu, globalement. Après, rien à dire au niveau de l’écriture, si ce n’est que parfois trop de recherche fracture un peu le récit. Une bonne expérience malgré tout, et ton billet est très juste dans ses propos !



clara
16 janvier 2014 à 5 h 02 min

Oui, l’écriture est élégante mais également ampoulée à mon goût. Et je me suis ennuyée à de nombreux moments..



18 janvier 2014 à 7 h 27 min

J’ai beaucoup aimé comme toi, l’histoire, le style riche (et pas ampoulé), tout quoi



    18 janvier 2014 à 8 h 05 min

    Je suis en train de lire Le peintre d’éventail. Il le semble que le style est encore plus élaboré. Cela demande beaucoup plus de concentration pour en saisir toute la richesse et garder le fil de l’histoire. Sinon, on se laisse facilement perdre dans les recoins de ce magnifique jardin.



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