Titre : Les complémentaires
Auteur : Jens-Christian Grondahl
Littérature danoise
Traducteur : Alain Gnaedig
Éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 240
Date de parution : 26 septembre 2013
Auteur :
Jens Christian Grøndahl né en 1959 au Danemark est un écrivain danois de renommée internationale. Auteur d’une quinzaine de romans, il a également écrit divers essais, pièces de théâtre, et pièces pour la radio. C’est une grande figure de la prose danoise, il a remporté de grands prix danois et compte de nombreux lecteurs à l’étranger, où ses livres paraissent dans une vingtaine de langues. C’est l’amour qui est le thème porteur de son œuvre avec les relations dans les couples modernes.
Présentation de l’éditeur :
David Fischer ne se doute pas que sa conversation téléphonique avec sa femme, alors qu’il est en voyage d’affaires à Londres, sera le premier signe annonciateur de trois jours qui mettront à mal bon nombre de ses certitudes. Car tout va bien dans la vie de cet avocat danois, et le dîner avec Nadeel, le petit-ami pakistanais de sa fille Zoë, qu’Emma lui annonce, ne lui pose aucun problème. Mais le lendemain matin, une fois rentré à Copenhague, il trouve une croix gammée taguée sur sa boîte aux lettres. Il décide de la remplacer et de n’en parler à personne, mais il est troublé.
Sa femme Emma est anglaise. Mariée avec David depuis vingt-cinq ans, elle l’a suivi dans cette banlieue cossue de Copenhague pour se consacrer à l’éducation de leur fille Zoë mais aussi à la peinture, sans toutefois tenter une carrière. Le soir du dîner, quand elle prend l’initiative de parler des origines juives de David à Nadeel, le malaise dans cette famille en apparence sans histoire s’accroît tout d’un coup. Puis arrive le premier vernissage de Zoë, étudiante aux beaux-arts, où l’installation vidéo provocante qu’elle a conçue avec Nadeel risque bien de mettre le feu aux poudres…
Dans une narration serrée à l’intrigue ramassée, Jens Christian Grøndahl évoque avec une grande justesse ces moments où nos identités se fissurent et où tous nos repères semblent se recomposer. Les complémentaires est sans doute son roman le plus contemporain – les questions d’appartenance, d’immigration et de multiculturalisme y sont clairement abordées – mais aussi le plus émouvant.
Mon avis :
Jens-Christian Grondahl écrit souvent sur les relations de couple et il retrouve ici le domaine de l’Art. Mais il aborde aussi dans ce roman le délicat sujet de l’identité et du brassage des cultures.
David Fischer est avocat. Il est marié à Emma Warnock, peintre anglaise et ils ont une fille de dix huit ans, Zoë qui va faire sa première exposition de vidéaste.
Quand Emma a accepté de suivre David au Danemark dans les années 80, elle a mis sa carrière en retrait. Sa vie de famille a pris le pas sur sa passion artistique.
David est juif mais il a toujours souhaité se libérer de ses origines, peut-être en réaction à un père escroc repenti devenu trop pratiquant.
Lorsque Zoë présente son ami Nabeel, jeune musulman palestinien à ses parents, Emma toujours si posée ne peut s’empêcher d’aborder les origines juives de David.
» Je n’aurais pas cru que les gens deviendraient aussi obnubilés par leurs fichues racines, et par l’endroit « d’où ils viennent ». Ce n’est pas pour moi. Comme s’il n’était pas plus intéressant de se demander où l’on va, où l’on pense aller. »
D’autres évènements vont déstabiliser ce couple heureux en réveillant des crises identitaires mises jusqu’alors de côté. Chaque fait de cette journée de vernissage est l’occasion de remonter dans le passé d’Emma et de David, d’évoquer des rencontres passées, des choix qu’ils n’ont pas fait pour finalement vivre ensemble.
» il s’agit d’une question d’appartenance. D’avoir sa place. Grâce à qui a-t-on sa place? Si tant est qu’on en ait une. Dire que l’on ne dépend « que de soi » ne suffit pas… »
Jens-Christian Grondahl a cette facilité de construire un roman intéressant à partir d’un couple à priori banal. Quelques évènements imprévus à l’aube de la cinquantaine vous amènent parfois à vous questionner sur les choix de la vie, savoir si votre bonheur est réel ou juste une sensation de confort bourgeois.
Chaque personnage est incarné par ses origines et l’histoire de ses parents. Sans renier d’où l’on vient, il faut apprendre à construire avec les autres.
« le monde entier est sans abri si nous ne parvenons pas à nous sentir chez nous avec les autres. »
J’ai lu ce roman en commun avec Krol. Retrouvez son avis ici.
Commentaires
Oui, c’est ça, il arrive à faire de la vie un roman intéressant !
j ai vu l’avis de Krol , puis le tien , je ne connaissais pas cet auteur, vous m’avez convaincue et il est dans ma liste
merci
Contente de t’avoir convaincue, avec l’aide de Krol. J’espère que tu ne seras pas déçue.
Des thèmes intéressants. Pourquoi pas, même si j’ai un peu de mal avec les littératures « du nord » !
Et Grondahl a aussi une approche assez particulière. Je ne saurai dire si c’est typique des auteurs du » grand nord »
J’avais beaucoup aimé 4 jours en mars. Vraiment très bien écrit.
Alors, je pense que tu devrais aimer celui-ci
Déjà lu de bons commentaires sur ce livre que j’ai noté
Je pense qu’il peut te plaire celui-ci.
Je suis très tentée là !
Oui, tu peux.
Bizarrement, je l’ai peu vu sur les blogs. Et c’est dommage