Titre : Margarine
Auteur : Guillaume Lemiale
Éditeur : Les Éditions du sonneur
Nombre de pages : 280
Date de parution : 24 septembre 2015

Auteur :
Guillaume Lemiale est né en 1968. Autodidacte, musicien de formation, il est aujourd’hui écrivain public et concierge à Paris. Son premier roman, Margarine, est lauréat du du Concours du premier roman du 1-Hebdo.

Présentation de l’éditeur :
Margarine est la confession d’une baronne parisienne d’origine tchèque, devenue écrivaine. Sur son lit de mort, elle narre, d’une plume tant lucide que désabusée, son passé et dévoile son terrible secret, une jeunesse tragique qui la ronge : violée par son oncle, prostituée par la force d’un destin tragique pendant la Seconde Guerre mondiale, cette vieille femme désormais respectée de tous revient sur ses aveuglements, sur son ignorance, sur cet instinct de soumission qui l’empêcha de se révolter.
Tirée de faits réels, son histoire nous entraîne de Neveklov, un camp d’entraînement pour volontaires français engagés dans la Waffen SS, jusqu’aux ruines du Berlin des derniers jours du Troisième Reich.
Dans Margarine, Guillaume Lemiale crie l’absolue nécessité pour l’être humain de lutter contre la manipulation et d’accéder à la connaissance — unique voie vers la liberté.

Mon avis :
Dès les premières pages, le lecteur invétéré est conquis par les assertions sur les vertus de la lecture.
 » Celui qui ne lit plus se condamne vite à être aveugle. »
Margarine ( ou Tamara) est aujourd’hui une vieille baronne privilégiée, sa jeunesse ne lui a pas ouvert les portes du savoir. Jeune fille tchèque, élevée par une tante mythomane et un oncle violeur puis contrainte à la prostitution, elle ne peut que subir la domination des hommes pour survivre, habituée à toujours avoir besoin d’un maître.
 » Riche et vieille, j’impressionne, pauvre et jeune, je cherchais ma laisse. »
La culture et l’argent d’Edgar, héritier d’une grande banque française lui permettront de trouver l’indépendance et la liberté à défaut de l’amour.
Car l’amour pour elle fut unique et se nomme François Morin , un jeune français de Montargis engagé volontaire dans les Waffen SS.
 » François ne m’a pas seulement donné goût à la vie, il m’a donné une vie, une existence propre, une ouverture au monde, aux choses, à l’amour, à la révolte, à l’exaltation salvatrice, ainsi qu’à la sainte colère. Si je suis aujourd’hui baronne et écrivain, c’est parce qu’un SS m’a ouvert l’esprit! »
Mais François a l’obéissance dans les gènes et il est entièrement dévoué à son chef.  » C’était lui, la vraie putain, la putain d’Hitler. »
Tamara, écrit le récit de sa vie en sublimant peut-être quelques passages, en rendant aussi hommage à ce jeune garçon débrouillard que fut Alexandre, en confiant dans les moindres détails ses rencontres avec les hommes.
Vous l’avez compris sur les quelques citations, Tamara a un franc parler plus proche de la prostituée qu’elle fut que de la baronne qu’elle est devenue.
Ici, en plein Berlin bombardé et assiégé par les russes,  » la terre était rouge de feu, de sperme et de sang. »
Et le récit de guerre se termine dans une librairie comme une issue de secours sur le moyen de devenir enfin quelqu’un.
Voici un bel hommage aux livres  » La vie habitait ces objets inertes, une vie de raisons et de folies, de vérités espérées et de mensonges oniriques. »

Si le ton de Tamara peut choquer et devenir lassant, il n’en demeure pas moins suffisamment original pour faire de ce récit une lecture inhabituelle et intéressante avec, en plus, une histoire passionnante et parfaitement construite.

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Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

6 novembre 2015 à 18 h 28 min

Pour un 1er roman ça m’a l’air pas mal ! Mais par contre le titre ne m’aurait pas vraiment attirée… 😉



6 novembre 2015 à 21 h 49 min

Il y a tant de tentations littéraires….



10 novembre 2015 à 10 h 56 min

si c’est original, ça m’intéresse toujours!





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