bonnefoyTitre : Jungle
Auteur : Miguel Bonnefoy
Éditeur : Paulsen
Nombre de pages : 128
Date de parution : 7 janvier 2016

Né à Paris d’une mère diplomate vénézuélienne et d’un père chilien, Miguel Bonnefoy possède de manière naturelle l’exotisme et le sens du voyage. Professeur de français, il manie la langue à la perfection.
Son premier roman, Le voyage d’Octavio traduit son amour de la nature, son goût de l’aventure et confirme son talent littéraire avec l’obtention du Prix Edmée de la Rochefoucault et du Prix Vocation 2015.
Jeune et aventurier, il était un écrivain de choix pour les responsables de la collection Démarches des Editions Paulsen.

 » Cette nouvelle édition ouvre la porte aux amateurs d’échappées buissonnières. Et invite les grands auteurs, à faire une escapade, à s’emparer d’une aventure initiatique. »
Quand en 2014, elle propose à Miguel Bonnefoy de prendre part à une expédition au Venezuela visant à gravir l’Auyantepuy, appelée aussi la montagne du diable, celui-ci y voit une aventure physique et spirituelle prompte à le rapprocher de son identité vénézuélienne.
Le récit de cette aventure est à la fois la découverte d’une nature grandiose et sauvage mais aussi celle de ses habitants, pauvres, superstitieux, optimistes, communiant avec la nature dans un silence respectueux et salutaire.
«  Hier, comme aujourd’hui, la richesse des uns se bâtissait sur la misère des autres. »
L’expédition comprend 14 hommes, réalisateur, guides vénézuéliens et français et porteurs indigènes et durera 15 jours, le temps de rallier à travers la jungle le pied de l’Auyantepuy, de gravir cette montagne, de descendre en rappel par la gorge du diable ( 1000 mètres de cascade) puis de rejoindre Camaina en pirogue.

Au cours de ce périple, entre fatigue et émerveillement, Miguel tente de prendre des notes, conscient que les mots n’auront jamais la saveur et la force de la réalité.
Lorsque Henry, le guide vénézuélien lui dit, après avoir écouté un passage des notes de l’auteur « Il faut du temps à un arbre pour faire un fruit« , Miguel sait qu’il ne parle pas de l’arbre et prend sa première leçon de littérature en goûtant le fruit.

 » Cette graine portait la lente croissance du tronc au bord du ruisseau, l’écorce mouillée, l’odeur du grouillement végétal, et elle s’alignait avec les autres graines comme les verbes dans une description. En croquant le fruit, je goûtai toute la plénitude de notre voyage« 
Un pays n’est rien sans ses habitants et Miguel profite aussi de cette aventure pour comprendre la vie des porteurs.
 » – Pour vous, grimper jusqu’au sommet est un sport, continua-t-il. Pour nous, grimper signifie avoir le courage de défier les Kanaimas à chaque traversée…
Abraham parlait lentement. Ses histoires avaient une narration simple. Il ne connaissait de la beauté que son terroir, ses légendes et son mystère, témoignés par les hommes qu’il avait croisés dans les campements, battus de fatigue. Il savait la loi immuable, la jungle dominante. Son regard intelligent le ramenait aux seules dimensions de son peuple. »
Jungle est un récit enrichissant sur un lieu géographique, une aventure et un peuple mais c’est aussi une lecture agréable grâce à la nature de l’auteur. Il aborde ce périple avec un peu de naïveté ( il s’engage tout de même sur une descente en rappel de 1000 mètres sans aucune expérience préalable) mais avec une soif de découvertes, une humilité, une envie de s’intéresser aux autres, de comprendre ses racines.
 » Ainsi, le fleuve était à l’image de mon récit, construit en amont, dans un premier effort pour recueillir sa matière. Il s’agissait là d’un achèvement, une forme de discrète plénitude, une jouissance immobile dont aucun heurt, aucune barrière, aucun sursaut n’interrompait la marche. »
Miguel Bonnefoy confirme ici son talent littéraire et son goût pour l’aventure qui ne manqueront pas de nous  apporter d’autres récits inoubliables.
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Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

30 janvier 2016 à 9 h 02 min

Le thème du récit, ta chronique, les citations, tout me donne envie !



30 janvier 2016 à 10 h 48 min

Je n’ai été convaincue par son premier roman, au langage bien trop affété à mes yeux. Pas du tout envie de tenter celui-là…





30 janvier 2016 à 12 h 45 min

Très belle chronique. Il est dans ma PAL je ne tarderai pas à le chroniquer, surtout s’il confirme comme tu le dis son excellent premier opus.



30 janvier 2016 à 17 h 14 min

Je vais attendre de lire d’autres avis avant de céder à la tentation mais le sujet pourrait me plaire…



30 janvier 2016 à 18 h 56 min

J’avais aimé le Voyage d’Octavio. A lire ta chronique, tu me donnes envie de lire celui-ci





Laure Micmelo
30 janvier 2016 à 20 h 52 min

Merci pour cette chronique. J’ai découvert ce livre tout à l’heure en librairie, et je me demandais de quoi ça parlait exactement. Je sais maintenant 😉



stephanieplaisirdelire
1 février 2016 à 11 h 33 min

Je suis dedans et j’aime beaucoup !



1 février 2016 à 13 h 11 min

Un récit qui t’a donné envie de partir ?



1 février 2016 à 23 h 20 min

J’ai beaucoup aimé Le voyage d’ottavio et je suis prête pour cette fois partir en voyage avec l’auteur lui même même s’il n’a pas l’air de tout repos.



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