Titre : Le parfum de l’hellébore
Auteur : Cathy Bonidan
Editeur : La Martinière
Nombre de pages : 304
Date de parution : 12 janvier 2017
L’ hellébore est aussi appelé l’herbe aux fous car dans l’Antiquité elle était considérée comme un remède à la folie.
En septembre 1956, Anne est contrainte par ses parents de quitter Cesnas pour aller travailler dans le centre psychiatrique dirigé par son oncle, Jean-Pierre Falret en région parisienne. Un éloignement punitif dont nous connaîtrons les raisons bien plus tard.
Dans un style un peu victorien, Anne écrit en secret à sa meilleure amie de lycée, Lizzie, qui fait des études de psychologie sociale à la Faculté de Lettres de Bordeaux. Elle lui raconte son travail au centre psychiatrique, un travail qui va très rapidement la passionner. Contrairement au personnel du centre, Anne a la volonté d’écouter les malades. Elle se lie d’amitié avec Béatrice, une adolescente internée par ses parents pour anorexie. La correspondance d’ Anne s’intercale avec le journal intime de Béatrice. Anne et Béatrice s’étonnent aussi de l’étrange comportement de Gilles, un garçon autiste.
Pour Anne, il devient évident que le personnel du centre ne comprend pas les malades. Comment peut-on interdire la lecture à Béatrice alors que les livres sont pour elle le seul réconfort? Pourquoi ignorer les crises de Gilles et le vouer à l’asile comme le souhaitent ses parents alors que le jeune garçon fait de réels progrès avec Serge, le nouveau jardinier ténébreux?
» Cet homme disperse autour de lui une quiétude qui agit sur ceux qui le côtoient. »
Sans connaissances particulières en psychologie, Anne ne comprend pas les agissements des médecins. Elle demande souvent de l’aide à son amie Lizzie. Petit à petit, elle ose intervenir auprès de son oncle mais elle ne comprendra que trop tard que celui-ci avait pourtant créé un des premiers centres modernes où le malade est respecté.
» Les jeunes qui atterrissaient dans le centre trouvaient le plus souvent une vraie famille entre ses murs. Les yeux de la cuisinière débordaient de bonté, comme ceux d’une mère portés sur ses enfants. Les infirmiers et les aides soignantes, quoique très professionnels, se comportaient parfois davantage comme des grands frères ou des grandes soeurs. »
La seconde partie du roman se déroule de nos jours avec l’enquête de Sophie, une éternelle étudiante de vingt-huit ans qui fait une thèse sur les jeunes en hôpital psychiatrique de 1945 à 1960. Mathieu la met sur la piste du centre Falret, détruit par un incendie en 1978. Elle y retrouve des documents qui la mettent sur la piste d’Anne et de Gilles. Son enquête professionnelle devient vite une quête personnelle entretenue par la découverte au compte goutte de lettres entre Anne et Lizzie.
Le premier roman de Cathy Bonidan marque par son sujet avec l’émotion inévitable de ces jeunes filles confrontées à l’anorexie, le touchant rapprochement entre un jeune autiste et un mystérieux jardinier et l’impression d’impuissance de la science. Anne se révèle être une personne touchante, fidèle en amitié, un peu naïve en privilégiant l’instinct aux études médicales mais déterminée et passionnée.
Sophie, certes aussi marquée d’une fêlure personnelle fait davantage figure d’enfant gâtée refusant d’affronter la maturité. Cette seconde partie me semble moins bien maîtrisée. L’auteur allonge le récit en laissant découvrir la correspondance d’Anne au compte goutte et tombe un peu trop dans le sentimentalisme et la romance pour capter mon intérêt jusqu’à la fin.
Coup de coeur pour Mylène.
Commentaires
D’accord avec toi, la seconde partie est décevante alors que le début pouvait laisser espérer autre chose…
Rassurant de savoir que je ne suis pas seule à avoir ressenti ce décalage.
La couverture de ce roman m’a interpellé dès que je l’ai vu et grâce à ton avis, je me dis que j’aimerai bien le découvrir, malgré une deuxième partie moins bonne. Merci à toi et belle prochaine lecture 🙂
Oui, une belle couverture qui promet de la tendresse
Un sujet difficile de plus en plus abordé en littérature, et c’est très bien.
Oui sûrement. La première partie se situe fin des années 50 mais d’autres problèmes existent aussi de nos jours.
J’ai bcp aimé et au contraire j’ai trouvé que la seconde partie était plus rythmée, même si c’est vrai que les informations arrivent doucement.
Oui plus rythmée au départ puisque la première partie est en grande partie épistolaire. Mais ensuite trop long et trop doucereux pour moi.
Assez curieuse de ce titre je dois dire, à tenter…!
Si je le trouve à la bibli, pourquoi pas, mais ce que tu dis de la seconde partie me freine
La lecture de ce livre m’intéresse beaucoup. Serait-il possible que tu me le prête ? Merci
Je te le dépose en début de semaine prochaine dans ta boîte.