mcgrathTitre : Génération
Auteur : Paula McGrath
Littérature irlandaise
Traducteur: Cécile Arnaud
Titre original : Generation
Éditeur: La Table Ronde, Quai Voltaire
Nombre de pages : 224
Date de parution : 12 janvier 2017

Paula McGrath consacre son premier roman aux désillusions du rêve américain. Sur plusieurs générations, elle construit un roman choral qui met en scène plusieurs personnages aux vies contrariées par les voyages, divorces ou contraintes familiales.

Tout commence avec Paddy, un jeune irlandais qui part tenter sa chance au Canada pour travailler dans une mine en 1958.
 » Ici, tu allais être l’exilé nostalgique, loin de tes vertes vallées. »
Cette partie assez courte initie le lien avec le continent américain d’une famille irlandaise. Celui qui donnera sûrement l’identité et le goût d’ailleurs à plusieurs générations.
La seconde partie, la plus dense et haletante, prend place en 2010 dans l’Illinois, dans la ferme bio de Joe. Joe, fils de Judy, une immigrée juive professeur de piano et de Frank Martello, fait tourner son exploitation en employant des clandestins mexicains comme Carlos ou des bénévoles d’autres continents, des wwofeurs qu’il trouve sur Internet.
Aine, récemment divorcée, quitte son Irlande natale pour vivre cette expérience pendant six semaines avec sa petite fille, Daisy.  » Elle veut simplement qu’il se passe quelque chose » dans sa vie banale.
Sa cohabitation avec l’énigmatique et bourru Joe crée l’épisode intense, dramatique et haletant du roman. Joe et Aine deviennent les personnages principaux, les plus ancrés de ce récit. Mais l’auteur tisse toujours en parallèle les parcours de personnages secondaires, tous aussi intéressants comme Carlos, le jeune Kane ou les parents et connaissances de Joe.
Les deux dernières parties permettent de boucler l’histoire avec son point de départ et de donner au lecteur les clés pour retisser les liens de ces destins familiaux. Paula McGrath continue toutefois à donner de la matière à ses nouveaux personnages, ceux de la troisième génération aux fêlures ancrées dans les épisodes précédents.

Au fil de ma lecture, je ne suis pas parvenue à construire une unité marquante dans cette construction éclatée. L’auteur a construit son roman en reprenant des nouvelles antérieures sur certains personnages. Par exemple, la vie de Yehudit, la mère de Joe, bien détaillée et très intéressante, est une nouvelle intégrée dans ce livre. Je conçois l’épisode de Carlos, le clandestin mexicain, un peu de la même façon. Ce sont des tranches de vie bien construites qui, certes s’intègrent dans le roman global mais me laissent une impression d’apartés.

Paula McGrath n’a pas souhaité se limiter à l’immigration irlandaise. Les personnages secondaires rappellent que l’Amérique était aussi une terre promise pour les allemands, les juifs fuyant le nazisme, les japonais, les italiens, les mexicains en recherche d’emplois. Une terre d’accueil où tous les rêves sont (devrais-je dire « étaient » dorénavant) possibles même si les désillusions sont  parfois cuisantes.

Un premier roman sur un thème cher à la littérature irlandaise qui peut certainement séduire par la richesse de ses multiples portraits mais peut-être dérouter par sa construction ambitieuse.

De très bons avis sur la blogosphère: Les mots de la fin, Mille et une lectures, Cuneipage

Auteur

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Commentaires

3 février 2017 à 10 h 50 min

Je reste tentée, malgré tes bémols. J’essayerai de ne pas avoir d’attentes démesurées !



3 février 2017 à 10 h 51 min

Il est dans ma PAL, le thème m’intéresse beaucoup.



3 février 2017 à 11 h 42 min

Mieux vaut être concentré pour le lire, alors.



    3 février 2017 à 12 h 44 min

    Ce n’est pas vraiment une question de concentration car tout est fluide, cohérent. Mon souci était plutôt de réussir à recomposer la densité, l’uniformité de l’histoire avec ces éclats de personnage, tous très intéressants. Mais il faut bien que le lecteur travaille!



3 février 2017 à 12 h 02 min

je vais bientôt le lire, il m’intrigue beaucoup ! je note néanmoins tes petits bémols…



3 février 2017 à 18 h 42 min

Merci pour le lien ! 🙂
Pour ma part, j’ai effectivement adoré ce roman : j’en reste encore marquée plus de deux mois après l’avoir terminé. J’ai aimé les quelques allusions aux films, et aussi la façon qu’a Paul McGrath de laisser le lecteur écrire sa part de l’histoire. Je crois qu’à la base, les différents récits étaient des nouvelles.



    3 février 2017 à 19 h 57 min

    Oui, elle a inséré des nouvelles écrites précédemment. Cela s’imbrique bien mais du coup les personnages secondaires sont à la fois détaillés et un peu trop en marge, pour moi, de l’histoire principale.



3 février 2017 à 20 h 58 min

Je l’ai noté chez Cuné, je crois, dont le billet était très élogieux. Comme Kathel, je reste tentée malgré tes bémols, car j’aime être déroutée…



4 février 2017 à 0 h 29 min

Lu un bon commentaire sur ce livre que je note



4 février 2017 à 15 h 33 min

Il a déjà attiré mon attention.



4 février 2017 à 15 h 45 min

J’ai quant à moi beaucoup aimé ces personnages secondaires (qui ont d’ailleurs des histoires fortes).



    4 février 2017 à 16 h 48 min

    Moi aussi je les ai beaucoup aimés justement d’où peut-être ma frustration. Ils sont parfaitement construits, détaillés. On sait pourquoi ils sont là mais on ne les voit pratiquement qu’au moment de leur description.



5 février 2017 à 1 h 02 min

Je suis assez tentée, je l’ai noté.



Laure Micmelo
5 février 2017 à 12 h 32 min

J’ai lu plusieurs avis positifs sur ce livre, mais je note que la construction éclatée peut être dérangeante, et je me demande si elle ne me dérangerait pas d’ailleurs …



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