Titre : La folie Elisa
Auteur : Gwenaëlle Aubry
Éditeur : Mercure de France
Nombre de pages : 144
Date de parution : 23 août 2018

Elles sont quatre femmes qui parlent toutes les langues devant la porte de la maison de L., Folia, la maison des feuilles. Elles y trouveront chacune une chambre, un asile pour se reconstruire après les évènements de 2015.

Emy Manifold est une rock-star anglaise, habituée des concerts au Bataclan, en pleine descente lors du massacre. Hantée par les images et les cris de l’attentat, elle quitte la scène. Elle pense aux hommes de sa vie et surtout à Hans qui tague sur les murs un message énigmatique.

Irini Sentoni est une sculptrice grecque. Elle souffre de la folie des hommes, bien pire que celle dont on accuse sa mère. Les fous sont ceux qui veulent vendre sa maison d’enfance et ceux qui ignorent ces déchets, possessions et corps de migrants que l’on ramasse en mer. Aujourd’hui, elle peint avec la peinture la plus noire du monde et sculpte avec du barbelé.

Sarah Zygalski est une danseuse berlinoise. Elle a un olivier tatoué sur le bras pour cacher la cicatrice, dommage collatéral d’un attentat-suicide au Lion’s Gate. Quittant son professeur, elle part faire carrière à Berlin et rencontre Jan. Les tatouages marquent les grands instants de sa vie.

Ariane Sile est une actrice française. Le soir de la dernière, alors qu’elle joue Ysé, le rôle de sa vie, Ariane déclame sa colère contre ceux qui ferment les yeux face à ces jeunes comme la petite Morgane qui partent en Syrie.

Ce sont quatre « filles de la fuite et de la perte » qui quittent la scène, terrassées par la violence du monde et cherchent l’ultime asile.

«  Elles n’avaient connu ni guerres ni misère, ni murs ni barbelés, elles n’avaient rien perdu, rien d’autre qu’un peu d’elles-même. »

Depuis leur chambre, j’écoute leur voix, leur chemin. On y entend l’intimité et la voix du monde. Toujours originale dans la construction de ses récits, Gwenaëlle Aubry fait aussi sortir les échos du monde d’une chambre obscure, la montée du terrorisme et les menaces de l’extrême-droite .

Pour rassembler son récit, l’auteur aime aussi glisser des liens entre les quatre femmes comme un ancien amant ou le tag SMA,

Pour avoir parlé de plusieurs romans de Gwenaëlle Aubry, je ne reviens pas sur la qualité du style. Cette langue travaillée, poétique est faite pour de belles lectures à voix haute. Et ce titre est une fois de plus un regard éclairé sur le monde d’aujourd’hui.

Autres romans de l’auteur : Personne –  Partages Lazare, mon amourPerséphone 2014

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

23 août 2018 à 13 h 15 min

J’❤️ cette auteure, je me glisserai bien une nouvelle fois dans son univers 😉



24 août 2018 à 13 h 26 min

Tout ce que tu dis de ce roman me donne envie de le lire.



26 août 2018 à 22 h 20 min

J’aime son écriture, alors, je le note



20 octobre 2018 à 13 h 32 min

tentant, je n’ai encore rien lu de cette auteure…



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