Titre : Simple
Auteur : Julie Estève
Editeur : Stock
Nombre de pages : 208
Date de parution :  22 août 2018

Dans ce petit village corse, c’est le jour de l’enterrement d’Antoine Orsini, un homme que personne ne regrettera, surtout pas la mère Biancarelli crachant sur sa tombe. Elle a toujours vu en ce « mongole » l’assassin de Florence, sa fille  retrouvée morte alors qu’elle n’avait  que seize ans.

Mais c’est Antoine, le « baoul », l’idiot du village qui va nous raconter son histoire dans son langage de simple d’esprit. Et ce langage c’est bien sûr la force et l’originalité du récit. Dans la bouche d’Anto, tout est normal, évident, sans filtre. Aucun jugement, aucune colère. Sa famille l’a toujours rendu responsable de la mort de sa mère lors de l’accouchement. Son père, un alcoolique violent n’hésite pas à l’en punir. Il trouverai presque ça normal. Ses seuls amis et confidents sont une vieille institutrice bien trop vite disparue, une peluche et parfois la jeune Florence.

De l’enfance à l’âge adulte, chacun se joue de lui, le moque et bien évidemment l’accuse lorsque l’on retrouve le corps de Florence avec sa peluche dans les bois. Il fera quinze ans de prison. L’auteur déploie le récit gardant toujours le mystère sur les circonstances de l’accident.

Derrière la langue du baoul, Julie Estève peint la méchanceté envers un bouc émissaire. Les habitants de ce petit village corse ne sont pourtant pas irréprochables. Mais il est toujours plus facile de rejeter le mal sur un pauvre innocent. Un village malsain qui tue aussi l’innocence de Florence, jeune adolescente, prête à tout vivre ses rêves de liberté. 

Bien évidemment, l’histoire du baoul et de Florence ne peuvent qu’émouvoir. Pourtant la langue du baoul ne m’y aide pas du tout. J’ai surtout ressenti de la pitié pour cet homme, regrettant l’insistance sur la saleté, la bêtise du personnage. 

Simple, cette histoire l’est peut-être trop pour moi ( c’est aussi peut-être la difficulté de passer derrière un grand roman comme celui de Richard Powers). Le langage ne fut pas une originalité suffisante pour faire de cette simple histoire une lecture mémorable.

Mais je vous conseille de lire l’excellente chronique de Nicolas Houguet ou de Nicole.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

24 septembre 2018 à 16 h 04 min

L’histoire vue par les yeux de l’idiot, il me semble que cela a été fait par William Faulkner (Le Bruit et la Fureur) et je m’en contenterai. Oui, passer après Richard Powers, c’est comme servir de lièvre à Chris Froome dans un contre la montre, il vaut mieux tenir la grande forme… Ou être super bien dopé 🙂



24 septembre 2018 à 22 h 04 min

Toujours difficile de lire un livre après un excellent livre qui nous a marqué. Ainsi, il est intéressant de lire un avis contrasté.



25 septembre 2018 à 14 h 13 min

Passer après un grand roman est toujours difficile.



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