Titre : Une affaire comme les autres
Auteur : Pasquale Ruju
Littérature italienne
Titre original : Un caso como gli altri
Traducteur : Delphine Gachet
Éditeur : Denoël
Nombre de pages : 288
Date de parution : 7 février 2019
Si le roman s’annonce comme un huis clos entre Annamaria, veuve de Marcello Nicotra, chef de clan de la mafia et Silvia Germano, substitut du procureur,la suite se révèle être un roman noir addictif au cœur des rivalités entre les familles mafieuses italiennes.
Annamaria, que l’on sait veuve, confie son histoire depuis sa rencontre avec Marcello alors qu’elle n’avait que quinze ans jusqu’à son témoignage dans cette pièce sous écoute. Silvia vient combler les blancs du récit grâce au travail des enquêteurs.
Rivalités des familles, omnipotence sage de Battista, le plus ancien,sang-froid à toute épreuve, corruption, infiltration, le milieu de la mafia est ici parfaitement décrit. On y retrouve les classiques des romans de ce type avec l’importance de la famille, la nécessité de prouver son appartenance au clan en défiant les lois.
« J’étais sur le point de tuer mon ami. Je l’aurais fait, oui. Je l’aurais fait par obéissance à cette Société, que j’estime plus importante que mon père et ma mère, plus que les enfants qui un jour me naîtront. Plus que ma vie même! »
Seulement,ce roman se différencie grâce au point de vue d’Annamaria. D’amoureuse bien naïve, elle découvre rapidement l’autre face de Marcello.
« Elle faisait partie de son statut, dans ce monde qu’elle connaissait si peu. »
L’isolement dans le nord de l’Italie et la fausse-couche qui la laissera stérile rendent plus prégnantes la peur qui s’installe peu à peu dans sa tête. Si elle est consciente de ne pouvoir s’échapper, elle brave toutefois les interdits par amour.
On ne quitte pas une telle famille et le retour de Paolo, le frère de Marcello qui avait rompu avec les siens pour travailler à Londres dans le milieu bancaire, en est la preuve. Jusqu’où peut-on aller pour la famille?
Ce roman noir addictif ne laisse aucun répit, à part les courtes respirations pendant les chapitres où l’on rejoint le huis clos. Pasquale Ruju brouille les cartes avec les sentiments des protagonistes, capte l’intérêt par de nombreux rebondissements jusqu’à un dénouement parfaitement inattendu qui montre bien que l’on n’est peut-être pas dans une affaire comme les autres.
Commentaires
Encore une fois, tu me tentes
Et ce n’est pas fini!
Ça m’a l’air pas mal du tout, l’idée me rappelle un peu Roméo et Juliette… je suis à côté de la plaque ?
Qu’est-ce qui te fait penser à Romeo et Juliette? J’ai dû t’induire en erreur.
Deux amoureux et deux familles rivales en Italie
Effectivement, mais là « Juliette » se rend vite compte de son erreur et les familles rivales ne sont pas celles des deux amoureux mais les clans rivaux de la mafia.
Je n’ai pas dû être bien précise dans ma chronique. Je vais revoir ça. Merci
Peut être que j’ai lu trop vite pu que j’ai mal interprété ! Tu n’es pas forcément responsable 😉
Ton dernier paragraphe aiguise ma curiosité.
Et tu ne seras pas au bout de tes surprises. J’ai été bluffée à deux reprises sur la fin.